Les recherches sur le traitement des cauchemars chroniques par le biais de la modification du contenu onirique et la répétition cognitive de l'imagerie modifiée (Imagery Rehearsal Therapy) ont demontré leur efficacité auprès des adultes souffrant de cauchemars liés au stress post-traumatique (Krakow et al., 2001) ou seulement de cauchemars (Krakow, Kellner, Neidhart, Pathak & Lambert, 1993). À partir de leur expérience clinique avec les enfants, Siegel et Bulkeley (I998) ont proposé une approche similaire à la répétition de l'imagerie chez l'adulte et qu'ils ont nommée les quatre "R", soit: réassurance, réécriture, répétition et résolution. Cependant, aucune recherche n'a ete publiée sur l'éfficacité de cette technique d'imagerie pour le traitement des cauchemars chez les enfants.
Vingt enfants, onze garçons et neuf filles, de 9 à 11 ans, ayant des cauchemars fréquents ont été recrutés par le biais de publicité dans les écoles et les médias. Ils ont été assignés aléatoirement à deux groupes: neuf enfants formant un groupe de traitement par imagerie répétée et onze enfants formant un groupe en attente de traitement. À la première rencontre, ils complétaient des questionnaires sur la détresse reliée aux cauchemars (DAC), le style causal (SC), l'anxiété manifesté (RCMAS) et les expériencés de vie (JHLES). Ensuite, durant quatre semaines, ils devaient tous prendre note chaque matin à la maison du nombre de rêves et de cauchemars qu'ils avaient eus. Suite aux quatre semaines, soit à la deuxième rencontre, les deux groupes recevaient des instructions différentes. Le groupe traité devait mettre en application le traitement d'imagerie répétée. Ils devaient aussi enregistrer leurs cauchemars et leurs cauchemars modifiés pendant huit semaines. Le groupe en attente de traitement devait prendre en note le nombre de rêves et de cauchemars à chaque matin. Après ces huit semaines, les questionnaires étaient complétés de nouveau et le groupe en attente de traitement recevait alors le traitement. Un sous-groupe d'enfants (n = 6) ont dormi au laboratoire afin d'étudier leurs patrons de sommeil et les comparer à des enfants sans cauchemar (n = 6). Pendant neuf mois, un suivi téléphonique a été éffectué auprès des vingt enfants ayant reçu le traitement.
Une ANCOVA à mesures répetées sur la fréquence hebdomadaire de cauchemars a démontré que le traitement a été efficace pour réduire la fréquence des cauchemars pour le groupe traité, alors que le groupe en attente de traitement n'a pas demontré de changement significatif. De plus, une ANOVA a mesurés répétées sur la fréquence mensuelle de cauchemars pendant le suivi a démontré que le groupe traité a maintenu les gains acquis lors du traitement, alors que le groupe auparavant en attente de traitement a démontré une diminution de la fréquence sous le seuil d'inclusion. Les résultats sur les mesures de détresse, d'anxiété et de style causal, en plus des mesures de sommeil sont aussi rapportés et discutés.
Il est donc possible de conclure que la technique d'imagerie répétée que nous avons adapté est efficace avec les enfants de ce groupe d'âge. Le fait qu'il n'a suffi que d'une session d'instruction de 30 minutes et de l'utilisation de la technique pendant deux mois à la maison pour obtenir la rémission des cauchemars témoigne de sa pértinence comme moyen d'intérvention pratique.
Identifer | oai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/29037 |
Date | January 2003 |
Creators | St-Onge, Mélanie Anne |
Contributors | De Koninck, Joseph, |
Publisher | University of Ottawa (Canada) |
Source Sets | Université d’Ottawa |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thesis |
Format | 194 p. |
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