Cette thèse s’intéresse à la construction de carrières des chercheurs et universitaires effectuant de la recherche dans un « petit » pays, le Niger. Cette étude cherche en particulier à comprendre les principaux déterminants des choix de carrières et les moyens mobilisés pour réaliser leurs études et poursuive leur activité de recherche. Cette recherche est fondée sur une enquête qualitative réalisée au Niger au sein de trois institutions où se déroulent des activités de recherche : l’Université Abdou Moumouni de Niamey (UAM), l’Institut National de Recherche Agronomique du Niger (INRAN) et le Laboratoire d’Etudes et de Recherche sur les Dynamiques Sociales et le Développement Local (LASDEL). Au moyen d’entretiens semi-directifs et de récits de vie auprès de plus de 15% des chercheurs et universitaires nigériens, cette étude met en relief leurs trajectoires, leur leurs expériences, leurs points de vue sur leur profession.Les principaux résultats de cette recherche montrent que l’Etat nigérien, à travers sa politique de programmation menée jusque dans les années quatre-vingt avait promu la formation d’une grande quantité de jeunes ver l’enseignement supérieur. Ces personnes ont poursuivi le travail de recherche qu’ils avaient, à quelques exceptions près, réalisé lors de leurs études à l’étranger. Ainsi, alors que l’Etat s’intéressait avant tout à former des enseignants pour l’Université en les envoyant se former à l’étranger, en finançant leurs bourses et choisissant l’institution dans laquelle ils devraient exercer leur métier à leur retour, la recherche prenait racine au sein de l’Université. Après la crise de la dette et des programmes d’ajustement structurel, l’Etat a du abandonner cette forme de soutien dirigée avant tout à renforcer le personnel employé dans les administrations publiques, les écoles et l’université. La bourse ne devient plus synonyme d’emploi et moins encore d’orientation vers l’enseignement supérieur ou la recherche.Pourtant la situation dramatique de l’université changera de manière importante. C’est à cet instant aussi que, grâce à la lutte syndicale menée par les universitaires, l’Etat nigérien porte de nos jours un grand intérêt à la recherche et se concentre l’UAM qui bénéficie désormais de financements nationaux de recherche. Même si ces derniers ne sont pour l’instant pas suffisants, ils permettent de créer de véritables projets de recherche. La thèse examine les conditions de ce changement.Il découle aussi de cette étude que recherche se développe, en dépit des difficultés auxquelles est confrontée, et manifestement augmente si on en juge par les publications en croissance. / This thesis is investigating the construction of scientific careers of researchers and academics in Niger, a « small » scientific country. We try to understand the main determinants of career choices et means used to do their studies and continue in performing research. Our investigation is based on qualitative field work done in Niger in three institutions : Université Abdou Moumouni de Niamey (UAM), Institut National de Recherche Agronomique du Niger (INRAN) and the Laboratoire d’Etudes et de Recherche sur les Dynamiques Sociales et le Développement Local (LASDEL).With interviews and life stories in a sample that represents around 15% of researchers of the country, we examine their trajectories and professional experiences, as well as their opinions on the institutions and research activities in the country.The main research results show that the State of Niger, through its programming policy until the early eighties had promoted training of a great quantity of young people in foreign countries towards higher education, in order to create its own public service. These persons continue their research activities in the same disciplinary domains they were trained, when returning in Niger. When programming existed, the State chose the domains and the institutions in which they would pursue their professional activity. In this way research slowly took roots in the national institutions and the university. After the crisis and structural adjustment programmes, the State had to abandon this programming activity. Scholarships were no more a means to secure a job and didn’t guarantee one would find a position into the higher education system or research.Nonetheless, the very bad salaries and working conditions have changed, largely because of the pressure of the professional union of university personnel. Today the State of Niger is paying close attention to the working conditions of the university and attributes also funding to research, and even if these funds are insufficient, they permit to undertake some research, often in close collaboration with foreign partners as is evidenced by the growth of scientific publications.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PESC0113 |
Date | 16 December 2016 |
Creators | Marou Sama, Kadijatou |
Contributors | Paris Est, Larédo, Philippe, Arvanitis, Rigas |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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