Le Liber de ordinatione et officio totius anni in ecclesia Metensi, ordinairement désigné sous le nom de Cérémonial de la cathédrale est un manuscrit liturgique médiéval, aujourd’hui disparu, conservé en dernier lieu à la Bibliothèque Municipale de Metz (ms. 82). Ce manuscrit vraisemblablement daté du XIIe siècle, perçu très vite comme une copie du XIIIe siècle, a toujours intrigué les chercheurs et suscité des débats à propos de son classement typologique. Ordinaire canoniale, ce texte décrit avec précision les particularismes liturgiques de la cathédrale de Metz et détaille l’ordonnance de chaque célébration, établissant ainsi le lien entre les différents acteurs et les différents espaces liturgiques. Jamais étudié pour lui-même, ce texte n’a été utilisé que pour décrire la cathédrale ottonienne, dans laquelle il a été conçu, parallèlement à certaines découvertes archéologiques de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Le principal intérêt de ce travail est d’analyser un texte médiéval fondamental de la liturgie messine. Le document présente la cathédrale construite par Thierry Ier et consacré le 27 juin 1040 par Thierry II, flanquée du baptistère Saint-Jean sur son parvis et d’un cloître sur son flanc sud, espace auquel a succédé en 1754 l’actuelle place d’Armes. Il nomme les cinq églises qui y étaient attenantes : Saint-Pierre-le-Majeur, Sainte-Marie, Saint-Paul, Saint-Pierre-le-Vieux et Saint-Gall. Ce groupe cathédral est un héritage du claustrum tel qu’il fut pensé par l’évêque Chrodegang au VIIIe siècle, dans le cadre de la grande réforme liturgique. Premier texte liturgique connu pour la cathédrale de Metz, l’étude du Cérémonial permet donc de comprendre l’organisation du groupe canonial par le déploiement de la liturgie dans cet ensemble architectural. Les espaces sont organisés, hiérarchisés et unifiés par ce qui fait la particularité de la liturgie messine : son caractère stationnal, à l’image de la liturgie romaine rapportée de Rome par Chrodegang. Cette spécialisation des sanctuaires participe au « marquage » spatial de la liturgie et permet une meilleure compréhension des pratiques liturgiques. L’approche fonctionnaliste de l’espace devient de ce fait une approche très symbolique, dans laquelle le quartier canonial est pensé comme un tout, comme un espace organisé où chaque lieu ecclésial est nécessaire à l’unité du groupe. Les renseignements contenus dans ce texte liturgique touchent également la topographie de la ville elle-même. D’autres manuscrits messins viennent compléter les informations contenues dans notre texte. Les pratiques cultuelles du groupe cathédral de Metz au XIIe siècle ne sont pas aussi singulières qu’on pourrait le croire. Nous connaissons pour le XIIIe siècle de nombreux ordinaires attachés à des communautés de chanoines cathédraux. / The Liber de ordinatione et officio totius anni in ecclesia Metensi, usually designed under the name Cérémonial, is a lost medieval liturgy manuscript which was last kept at Metz municipal library (ms. 82). Nowadays, the full text is fortunately known thanks to the scientific edition led by Bishop Pelt. This text was likely dated from the XIIth century but the manuscript was quickly perceived as a copy from the XIIIth century. It has always intrigued researchers and gave rise to numerous debates due to its typological classification. As a canonical ordinary, this text describes with precision the liturgical particularisms of Metz cathedral, and details the ordinance of each celebrations, thus linking the various players with the various spaces. It has never been studied for itself and was only used to describe the Ottonian cathedral in which it was written, in parallel to some archaeological discoveries at the end of the XIXth century and beginning of the XXth century. The main interesting feature of this work is its analysis of a fundamental medieval text about the liturgy at Metz. The document also details the architecture of the cathedral built by Thierry Ist, and consecrated by Thierry IInd on June 27th, 1040, flanked by the Saint-Jean baptistry on its forecourt, and by a cloister on its southern flank, with the latter becoming the current Place d’Armes in 1754. It also names the five adjacent churches: Saint-Pierre-le-Majeur, Sainte-Marie, Saint-Paul, Saint-Pierre-le-vieux and Saint-Gall. This cathedral group is a legacy of the claustrum devised by Bishop Chrodegang in the VIIIth century, during the great liturgical reform. Hence, the study of the Ceremonial enables the understanding of the canonical group’s organisation by the deployment of the liturgy in that architectural environment. Spaces are organised, hierarchised, and unified by what makes the particularity of Metz’ liturgy: its stational feature, similar to the Roman liturgy brought from Rome by Chrodegang during the VIIIth century. This specialisation of sanctuaries plays a part in the spatial ‘marking’ of liturgy and allows a better understanding of it. The functionalist approach of space thus becomes a highly symbolic approach, in which the canonical district is considered both as a whole, and as an organised space where each ecclesial is necessary for the group’s unity. The information also includes the city’s topography, and other manuscripts from Metz complete the data contained in our text. The worship’s practices of Metz cathedral group during the XIIth century are not as singular as one might believe. We know of numerous of the XIIIth century ordinairies that were attached to canon cathedral communities.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018LIL3H041 |
Date | 14 December 2018 |
Creators | Trimbur, Virginie |
Contributors | Lille 3, Gaillard, Michèle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0024 seconds