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À la recherche du temps (et des modes) perdu(s) : une étude variationniste en temps réel du français acadien parlé dans le nord-est du Nouveau-Brunswick

Cette thèse s'inscrit dans le cadre des récents travaux relatifs à la trajectoire des parlers du français acadien des Provinces Maritimes du Canada (cf. Beaulieu et Cichocki, 2014, 2016; Comeau et al., 2016; Flikeid, 1994, 1997; King, 2013; King et al., 2018, parmi d’autres). Elle propose de mettre à l’épreuve l’hypothèse généralement admise stipulant que certains parlers acadiens, tels que ceux parlés au Nouveau-Brunswick (N.-B.), auraient changé conformément à une série de contacts dialectaux avec le français laurentien au XXe siècle. En dépit de plusieurs tentatives, deux conditions n’ont pas encore été remplies pour établir l’existence d’un tel changement, à savoir (i) une première comparaison systématique entre un stade actuel et un état antérieur à ce contact, et (ii) une deuxième comparaison avec la variété-repère source à l’origine dudit changement. Pour ce faire, j’ai fait usage de la méthode variationniste comparative adaptée à l’étude du changement et du contact (Poplack et Levey, 2010; Poplack et Meechan, 1998; Poplack et Tagliamonte, 2001) et me suis servi d’un riche corpus de données longitudinales rassemblant des locuteurs acadiens nés à près d’un siècle d’intervalle (entre 1870 et 1965) dans le nord-est du N.-B. Des formes grammaticales à date ancienne aujourd’hui stéréotypées au français acadien (telles que la flexion postverbale -ont à la troisième personne du pluriel), de même que des formes grammaticales panfrancophones non associées à une variété de français en particulier (telles que la référence temporelle au futur) constituent la base de cette recherche. Mes résultats révèlent d’abord que l’utilisation des formes stéréotypées est très volatile et relève principalement de facteurs sociaux d’ordre identitaire. En revanche, mes analyses des formes pan-francophones démontrent que les processus sous-jacents régissant leur sélection restent étonnamment stables entre les XIXe et XXe siècles. En somme, l'accroissement des contacts entre les locuteurs acadiens du nord-est du N.-B. et les locuteurs du français laurentien au XXe siècle n'a pas eu raison d'un changement linguistique structurel important dans cette région. Cette thèse vient combler une lacune de la connaissance des processus systématiques et sousjacents opérant sur la trajectoire des parlers acadiens à travers le temps.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/41410
Date06 November 2020
CreatorsRoussel, Basile
ContributorsPoplack, Shana
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis
Formatapplication/pdf

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