Ancrée dans la monographie d'un quartier d'habitat social situé en ville moyenne (Auxerre) et adossée à un cadre théorique réhabilitant la classe sociale, cette thèse interroge, à travers les deux formes qu'elle revêt (un texte et un film), les effets de la politique de rénovation urbaine contemporaine sur les populations des quartiers ciblés.La recherche montre la manière dont la rénovation urbaine, en transformant les espaces physiques et la composition de la population locale, procède d'un mouvement de différenciation entre quartiers et entre secteurs, qui tend à rejouer le clivage entre la cité et le pavillon (lequel confère notamment ses allures au « nouveau » quartier étudié). Ce faisant, la rénovation urbaine retravaille le statut socio-résidentiel des habitant qui se prêtent dans ce cadre à un jeu de distanciation complexe – visible dans les rapports (variés) qu'ils entretiennent à l'espace, tant en termes de représentations que des conduites.En même temps, à travers ces rapports à l'espace pourtant faits de différences et oppositions, la recherche donne à voir la rénovation urbaine comme une mise à l'épreuve générale où se réaffirme l'appartenance commune des habitants aux classes populaires. En éprouvant inévitablement leurs richesses et leurs relations, elle contribue en particulier à souligner l'étroitesse des ressources économiques des habitants et révèle également l'importance que conserve la sociabilité locale.Cette dernière participe d'un ensemble de tentatives de réappropriation qui jalonnent les paroles et pratiques des habitants et enjoignent de ne pas succomber à l'image d'une domination unilatérale, aussi fondamentales que puissent apparaitre les contraintes pratiques et symboliques dans lesquelles les classes populaires évoluent. / Rooted in the monograph of a social housing neighborhood situated in a middle-sized city (Auxerre) and leaning on a theoretical framework rehabilitating social class, this thesis addresses the effects of the contemporary urban renewal on the targeted neighborhoods' population, through two forms (a text and a movie).The research shows how urban renewal, while transforming spaces and the composition of the local population, creates a movement of differentiation between neighborhoods and sectors, which tends to widen the (social) divide between housing estates and detached houses (that convey character to the “new” neighborhood in question). In doing so, urban renewal rebrands the socio-residential status of the inhabitants that are playing a game of complex detachment – which can be observed in the various connections they have with space, whether in terms of representation or conduct.Meanwhile, through the connections to space, made of differences and oppositions, the research shows urban renewal as a global probation in which the inhabitants' communal belonging to working classes gets confirmed. While putting their wealth and connections to the test, it underlines the narrowness of their economic resources and reveals the fundamental importance of local sociability.The latter contributes to a number of reappropriation attempts that punctuate the words and customs of the inhabitants, and demand not to give way to a unilateral domination, as essential as the practical and symbolic constraints in which the working classes evolve may seem.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019SACLE013 |
Date | 13 November 2019 |
Creators | Balteau, Emilie |
Contributors | Université Paris-Saclay (ComUE), Sebag, Joyce, Bouquin, Stephen |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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