L’obésité est un trouble de santé épidémique à l’échelle mondiale dont la prévalence a doublé dans les quarante dernières années. Bien que l’obésité soit largement multi-déterminée, un débalancement entre une saillance motivationnelle accrue envers des stimuli de nourriture, que l’on pourrait également appeler craving pour la nourriture, et un contrôle comportemental plus faible, sous-tendu par des fonctions exécutives sous-optimales, pourrait contribuer au phénotype de l’obésité. Les données suggèrent que ce débalancement serait potentialisé par le stress, hautement associé à l’obésité. Bien que le craving pour la nourriture et la perturbation des fonctions exécutives soient de mieux en mieux compris dans le contexte de l’obésité, leur interaction ainsi que leur impact sur les comportements alimentaires, notamment en situation de stress, demeurent nébuleux. La thèse avait donc pour objectif de clarifier ces interrelations, dans un premier temps sans la contribution du stress, et dans un deuxième temps avec celle-ci. Pour ce faire, une première étude expérimentale a été effectuée auprès de participants ayant un indice de masse corporelle (IMC) allant d’un poids santé à l’obésité de classe 3. Les résultats montrent une association négative entre le craving pour la nourriture de type état et les fonctions exécutives. Plus spécifiquement, une faible flexibilité cognitive est associée à un craving élevé pour la nourriture, lequel prédit une consommation de nourriture malsaine plus grande, alors qu’aucune relation n’a été établie avec la nourriture saine. Par la suite, dans une deuxième étude expérimentale, un stresseur social aigu a été induit auprès departicipants ayant un IMC variant entre un poids santé et l’obésité de classe 2. Les résultats obtenus indiquent que le craving pour la nourriture prédit positivement la consommation de nourriture. Enfin, le stress prédit également l’augmentation du craving pour la nourriture dans une interaction complexe avec les fonctions exécutives et l’IMC. Précisément, le stress augmente le craving pour la nourriture lorsque les fonctions exécutives sont faibles et l’indice de masse corporel est élevé. Dans l’ensemble, les résultats de la présente thèse soulignent l’importance du craving pour la nourriture, des fonctions exécutives, du stress et de l’interaction entre ces variables dans la compréhension clinique de l’obésité. Il en résulte ainsi une compréhension plus globalede cette condition de santé, ce qui permettra d’orienter les futures interventions dans le domaine. En effet, l’ensemble des résultats obtenus soulève la pertinence d’ajouter certaines composantes au traitement comportemental classique, tel que des interventions ciblant le craving pour la nourriture, les fonctions exécutives ou encore le stress chez une population de personnes cliniquement obèses. En somme, la thèse offre des pistes de recherches futures afin d’améliorer et de diversifier les options thérapeutiques disponibles pour traiter l’obésité. / Obesity is a worldwide epidemic health condition whose prevalence has doubled over the last forty years. It is a multifactorial disease and thus many factors are involved. Among them, an enhanced motivational drive towards food, namely food craving, and a reduced behavioral control over food intake through poor executive functions have been observed. These characteristics, taken together, lead to a lack of self-regulation toward food and could, therefore, contribute to the obesity phenotype. Moreover, the imbalance between food craving and executive functions is promoted by stress, which is also associated with obesity. Even though food craving and executive functioning are now better understood in the context of obesity, their interaction as well as their impact on eating behaviors, particularly in relation to acute stress, remain unclear. Thus, the objective of this thesis was to clarify these interrelations, firstly without the contribution of stress, and secondly with this contribution. To do so, a first experimental study has been conducted with participants whose BMI were ranging between a healthy weight and class 3 obesity. The results from this study showed a negative association between state food craving and executive functions. Specifically, a low cognitive flexibility was associated with a high food craving following induction. Moreover, the latter was also predictive of a higher junk food intake but showed no relationship with healthy food intake. In the second experimental study, where participants with BMI ranging from a healthy weight to class 2 obesity were enrolled, an acute social stressor was induced. Results from this study showed that food craving positively predicted food intake. Finally, stress predicted food craving increase following induction in a complex interaction with executive functions and BMI. Specifically, stress enhanced food craving when executive functions werelow and BMI was high. Taken together, these results shed some light on the importance of food craving, executive functions, stress and the interaction of these variables in the clinical understanding of obesity. Furthermore, it allows a more global comprehension of this health condition, which could lead to new interventions. Indeed, the thesis discusses the relevance of integrating new components into classic behavioural treatment for obesity such as interventions targeting food craving, executive functions or stress in a clinical population of obese people. In sum, this thesis offers new research perspectives in order to improve and diversify available therapeutic options for obesity.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/35455 |
Date | 12 July 2019 |
Creators | Massicotte, Elsa |
Contributors | Jackson, Philip L. |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xvi, 146 pages), application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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