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De la prévention à la postvention : étude exploratoire sur les suicides survenus entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2006 dans les prisons provinciales du Québec

Tous ne survivent pas à la prison. On s’y suicide davantage que l’on y meurt de cause naturelle. Malgré l’existence et l’application de mesures préventives dans les établissements, notre recension des écrits met en lumière le fait que tant dans les pénitenciers que dans les prisons du Canada, la structure et le déploiement des services correctionnels témoignent de difficultés de nature systémique et organisationnelle, notamment lors de suicides. S’inspirant des théories sociocriminologiques en prévention situationnelle et en matière d’aménagement environnemental, nous émettons l’hypothèse selon laquelle la prison serait un milieu suicidogène, c’est-à-dire une institution dont diverses composantes institutionnelles/organisationnelles ne répondent pas aux enseignements constitutifs des approches théoriques et pratiques en matière de prévention. Dans le cadre de cette recherche, nous avons analysé 65 enquêtes administratives internes conduites lors des suicides survenus entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2006 dans les établissements de détention provinciaux du Québec. Au cours de notre étude, nous avons mis de l’avant les ressources dont dispose le personnel des établissements afin de prévenir efficacement le suicide des prisonniers et documenté les actions du personnel étant intervenu lors de la découverte d’un prisonnier inerte. Nos analyses suggèrent que le manque de formation du personnel, la consultation rarissime – voire nulle – du dossier social des prisonniers par les membres du personnel, les écarts dans le processus d’admission, les irrégularités quant à la fréquence des activités de surveillance et de sécurité ainsi que la sous-culture des agents correctionnels et celle des prisonniers contribuent principalement au caractère suicidogène de la prison. Nos analyses jettent également une lumière sur le rôle que peuvent jouer le délai encouru entre la découverte du détenu inanimé et l’appel fait au 9-1-1, l’omission de désigner préalablement des agents prêts à répondre à la découverte d’un prisonnier inerte et la non-exécution des recommandations des coroners et de celles issues des rapports d’enquête dans la pérennité du caractère suicidogène de la prison.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/23941
Date19 April 2018
CreatorsPelletier, Caroline
ContributorsMartel, Joane, Clain, Olivier
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Format188 p., application/pdf
CoverageQuébec (Province)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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