Tout d’abord perçue comme un phénomène marginal, presque un accident en langue, on considère aujourd’hui que la polysémie fait partie intégrante des systèmes linguistiques. De nombreuses théories se sont intéressées au phénomène des unités à sens multiples et reliés. La première partie de notre travail en dresse un panorama non exhaustif mais révélateur, montrant comment et pourquoi la polysémie s’est peu à peu imposée comme un phénomène incontournable qui doit nécessairement être au cœur de tout modèle de la signification. Aussi, à partir de la distinction établie par G. Kleiber (1999), nous considérons deux grands courants selon le rapport établi entre signification, référence et polysémie. Le premier décrit la polysémie en termes de sens premier référentiel dont sont dérivés des sens secondaires (courant objectiviste). Le second l’analyse en termes de potentiel sémantique aréférentiel à partir duquel est obtenu l’ensemble des sens du polysème par spécialisation ou enrichissement contextuel(le) (courant constructiviste). Notre réflexion porte ensuite sur la représentation de la signification des polysèmes – principalement des noms – en grammaire cognitive (R.W. Langacker). Nous postulons que toute expression est associée, dans l’appareil cognitif des locuteurs-auditeurs, à une structure conceptuelle d’informations représentant sa signification. Nous proposons une modélisation en réseau structuré autour de valeurs sémantiques plus ou moins schématiques et de sens élaborés. Ainsi, c’est la valeur la plus schématique qui permet de faire le lien en langue entre ses élaborations que sont les sens observables en discours. Sur la base des travaux de D. Tuggy (1993), nous déclinons les représentations de la signification des mots à sens multiples le long d’un continuum homonymie-polysémie-multifacialité-indétermination, selon les degrés d’enracinement, de saillance, et les possibilités d’accessibilité et d’activation des différents composants (valeur schématique et élaborations sémantiques). Et, nous mettons ainsi en avant certaines des régularités organisatrices propres aux représentations sémanticoconceptuelles des polysèmes nominaux, ainsi qu’une typologie des sens polysémiques. Nous abordons enfin la construction du sens en grammaire cognitive, notamment l’influence du contexte dans l’interprétation d’expressions complexes comportant un polysème. Ainsi, nous considérons qu’il s’agit d’un processus non modulaire, compositionnel et dynamique. L’analyse de syntagmes nominaux du type Adj-N et N-Adj révèle en outre certaines régularités dans l’activation des sens polysémiques des unités linguistiques mises en jeu, liées au cotexte (place et fonction de l’adjectif par rapport au substantif recteur) et au contexte extralinguistique / For a long time, polysemy used to be considered as a marginal or accidental phenomenon in language. Where as today, it is well known that polysemy is being part of linguistic systems. The first part of our thesis draws up a panorama of semantic theories dealing with polysemy. Although it is not exhaustive, it reveals how and why that phenomenon has become a problematic of the utmost significance in linguistics. From the distinction established by G. Kleiber (1999), we consider two major trends in accordance with the way they conceive the link between meaning, reference and polysemy. On one hand, polysemy is described in terms of one basic referential sense from which secondary senses derive (objectivism). On the other hand, polysemy is analyzed as an areferential semantic potential from which senses emerge by contextual mechanisms (constructivism). About the question of the meaning representation of polysems, we postulate that linguistic unities are associated with a structure of pieces of conceptual information into the mind of speakers-hearers, so that it is possible to elaborate of conceptual modeling of it. In the framework of Cognitive Grammar (R.W. Langacker), the structure is a network constituted of semantic values, which are more or less schematic, and of elaborated senses stemmed from them. The most schematic meaning corresponds to the linguistic conceptual link between its instantiations. Some elaborations are the senses which can be constructed in discourse. On the basis of D. Tuggy’s works (1993), we propose to organize the conceptual modelings of multiple meanings words along a continuum homonymy-polysemy-multifaciality-vagueness, in function of various parameters : entrenchment, cognitive salience, possibility of accessibility and of activation of the network components (schematic or elaborated values). So, we can highlight some organizational regularities specific to the semantic representation of polysems as well as a typology of polysemous senses. The third and last part of our thesis is dedicated to sense construction. In Cognitive Grammar, it is a non modulary, compositional and dynamic process. Focusing especially on the impact of context on the interpretation of complex expressions containing a polysem, the analysis of Adj-N and N-Adj noun phrases puts to the fore some regularities governing the activation of polysemic senses. These regularities are linked to the linguistic context (position and function of the adjective towards the qualified substantive) and to the extra-linguistic context
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010CLF20022 |
Date | 10 December 2010 |
Creators | Mazaleyrat, Hélène |
Contributors | Clermont-Ferrand 2, Chambreuil, Michel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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