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Femmes, possession et christianisme au Zaïre : analyse diachronique des productions et pratiques de la spiritualité chrétienne africaine

L'étude s'inscrit dans l'histoire des religions et l'acculturation. Elle vise à rétablir la femme, facteur oublié, dans son rôle d'actrice historique. Elle met en place un cadre «épistémologique» —la formalité des pratiques— à partir duquel la spiritualité chrétienne africaine devient pensable, dans la modernité. La mystique zaïroise en créant sa propre église, où elle est prophétesse, guérisseuse, évangélisatrice et prêtresse, se libère d'une part, du pouvoir masculin colonial et postcolonial et de l'autre, de celui des églises missionnaires établies qui l'ont ignorée ou marginalisée. Prenant la parole publiquement du haut de sa chaire, elle favorise la production d'une «cité nouvelle» au sein de la société actuelle en crise. Cette cité nouvelle, sécularisée apparaît comme une réponse aux défis quotidiens de la crise. La mystique réaménage la conception de la famille et des relations sociales; elle produit une nouvelle culture en rejetant le christianisme colonial qu'elle identifie au paganisme et aux pratiques diaboliques. L'étude repose sur un triple matériel: les récits de vie des femmes urbaines, la peinture populaire et les témoignages des mystiques et de leurs fidèles. Elle recourt à l'analyse du «savoir/pouvoir» au sens de M. Foucault et à la notion d'événement de J.F. Lyotard réinterprétés et intégrés dans le cadre de la formalité des pratiques de M. de Certeau. Elle met à jour l'exercice du pouvoir masculin et féminin en termes de stratégies et de tactiques où la dimension interculturelle est omniprésente. L'étude porte sur deux groupes ethniques homogènes séparés par 1000 km et un groupe témoin pluri-ethnique de la capitale du Zaïre. Cette approche méthodologique débouche sur le discours scientifique d'en dedans reposant sur la rationalité locale, la dynamique culturelle s'exprimant dans l'expérience de la spiritualité, qui est la «folie de Dieu». Celle-ci, tirant origine de la culture locale, est une communication avec Dieu à travers la révélation continue. L'étude ouvre des perspectives pour la confrontation de ce discours avec le discours scientifique existant, dit celui d'en dehors, où le pouvoir scientifique (establishment), politique (colonisation, ethnicité) et culturel (église, religion traditionnelle) oriente, limite et maintient la spiritualité africaine dans la folie psychiatrique. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/28968
Date25 April 2018
CreatorsBiaya, Tshikala Kayembe
ContributorsJewsiewicki, Bogumil
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Formatxvii, 494 f., [7] f. de pl., application/pdf
CoverageCongo (République démocratique)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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