Les sociétés modernes sont de plus en plus souvent confrontées aux enjeux de la diversité. Le multiculturalisme tente d’y apporter une réponse à travers un modèle de société basé sur une politique de la reconnaissance. Selon moi, l’argumentation des multiculturalistes repose sur leur conception de l’identité. C’est pourquoi, pour apporter une critique nouvelle de ce courant de pensée, j’analyse les écrits de ses principaux défenseurs, Will Kymlicka et Charles Taylor, en concentrant mon analyse sur ce qu’ils entendent par identité. Je soutiens que leur conception ne laisse pas assez de place au potentiel d’évolution et ne considère pas suffisamment l’importance et le pouvoir de la volonté individuelle dans la construction de l’identité. En m’appuyant sur l’étude d’autres auteurs, je souligne la nécessité de considérer les frontières entre le semblable et l’autre de manière plus souple et de reconnaître que la violence peut s’exercer par la création de différences entre les personnes. J’ai choisi la figure radicale de « l’homme sans qualités » de Robert Musil pour montrer comment un individu peut devenir autonome à travers un acte de destruction créatrice. Enfin, je conclus que l’État devrait favoriser ce processus, et permettre au sujet, qui est selon moi dénué d’une nature authentique, de penser son existence comme une expérience du possible. / Modern societies are increasingly confronted with the challenge of diversity. Defenders of multiculturalism responded with a model of society based on a politics of recognition. This model can be connected to a particular conception of identity. In order to make a new contribution to the critique of this approach, this work presents an analysis of the writings of two of the main proponents: Will Kymlicka and Charles Taylor. It does so by focusing on their conception of identity and argues that it does not leave enough room for change and fails to fully recognise the importance and the impact of personal will. The works of other authors are analysed in order to emphasize the need to view the boundaries between sameness and otherness in a more flexible fashion and to acknowledge that violence can attend the creation of differences between people. The figure of the “man without qualifies” portrayed by the novelist Robert Musil is offered as emblematic of how an individual can become autonomous through an act of creative destruction. Finally, it is concluded that the state should facilitate the creation of difference and this requires allowing citizens to conceive of their lives as an experience of the possible.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/8872 |
Date | 08 1900 |
Creators | Ono, Emiko Louise |
Contributors | Blattberg, Charles |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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