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L'acquisition des modifieurs nominaux. Le cas de l'adjectif du français / The acquisition of nominal modifiers. The case of adjectives in French

Acquérir l’adjectif épithète pose deux problèmes majeurs en français. D’abord, l’adjectif dénote une propriété à propos d’un nom, les enfants doivent donc pouvoir concevoir un objet comme un tout et comme un ensemble de propriétés pour manier un SN avec épithète. Ensuite, l’alternance est un trait définitoire de l’adjectif du français, mais son placement n’est pas aléatoire et les contraintes en jeu sont multiples et d’ordre tendanciel. De plus, bien que les locuteurs connaissent cette possibilité, ils optent plutôt pour un placement fixe en usage. Ces faits nous ont amenée à nous demander si l’input permet à l’enfant de se construire la notion d’adjectif épithète sans avoir recours à des connaissances langagières innées. Pour y répondre, nous proposons une étude comparant les usages de trois enfants à ceux de leur famille à deux temps de leur acquisition (T1 : 3 ;8, T2 : 4 ;6). Nous étudions quatre aspects de l’usage de l’épithète (lexique, placement, combinaison avec d’autres modifieurs ou un dépendant adjectival) et nous confrontons l’adjectif aux autres modifieurs nominaux. Ces phénomènes montrent tous la même évolution. À T1, les enfants emploient la construction la plus fréquente des adultes, avec un fort degré de spécificité lexicale. À T2, d’autres constructions émergent selon leur ordre de fréquence chez les adultes. Le lexique de la construction de T1 s’est en outre élargi dans le champ de la classe sémantique des usages de T1. Les enfants montrent ainsi une sensibilité aux informations quantitatives et une abstraction graduelle des structures par analogie sémantique, qui plaident pour une construction progressive de la notion d’adjectif épithète à partir de l’input. / The acquisition of attributive adjectives is subject to two major difficulties in French. First, adjectives express a property of a larger unit : children must be able to conceive an object as a whole and as a set of properties to use a NP with an adjective. Second, adjectives in French may occur before or after the noun. Alternation is a defining feature of the category but it is not random, and the constraints at play are numerous and preferential in nature. Also, although speakers are aware of this possibility, they tend to choose a fixed position in usage. These facts raise the question of whether the input allows children to construct the notion of attributive adjectives without a resort to innate linguistic knowledge. To answer this, I propose a comparative study of the productions of three children interacting with their family at two times of their development (T1 : 3 ;8, T2 : 4 ;6). I examine four phenomena concerning attributive adjectives (lexicon, placement, combination with other modifiers or adjectival dependents), and I compare adjectives with other nominal modifiers. All of these phenomena show the same evolution. At T1, the children use the most frequent construction in the adult data, with a high degree of lexical specificity. T2 shows the appearance of other constructions according to their order of frequency in the adult data. The construction from T1 is also used with a greater choice of lexical units, but within the same semantic classes. The children thus show sensitivity to quantitative information and a gradual abstraction of constructions by semantic analogy, which pleads for a progressive construction of the knowledge of adjectives based on the input data.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA030155
Date04 December 2012
CreatorsFox, Gwendoline
ContributorsParis 3, Salazar Orvig, Anne, Samvelian, Pollet
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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