Les interactions sociales sont souvent vues comme des échanges d’informations au cours desquels des états mentaux individuels se succèdent. Comment pouvons-nous dès lors être « ensemble » et partager un moment ? Dans cette thèse, nous optons pour une perspective centrée sur la coordination temporelle des comportements des personnes en interaction, en nous intéressant aux phénomènes de dynamiques collectives incarnées. Ces dynamiques coordonnent communément les comportements et émergent directement du processus d’interaction mutuel lui-même. Pour évaluer cette proposition, nous avons mené trois expériences. Notre méthodologie générale distinguait trois situations types : une situation de coordination individuelle, une situation pseudo-sociale dans laquelle le comportement doit être coordonné à celui d’une autre personne sans que la réciproque soit vraie, et enfin une situation dans laquelle l’interaction est mutuelle. Une première expérience nous a permis de montrer que la mutualité de l’interaction suffisait à induire une coordination entre les participants, dont les comportements étaient pris dans une dynamique collective qui leur échappait totalement. Ensuite, nous avons montré que la mutualité de l’interaction augmentait la stabilité des interactions rythmiques et provoquait un appariement de la complexité des comportements. Enfin, nous avons montré qu’en dépit d’un environnement commun très structuré, la mutualité de l’interaction induisait une organisation légèrement plus coordonnée du temps. Nous discutons ces résultats en regard de notre objet de recherche et de notre arrière-plan théorique / Social interactions are mostly seen as information exchanges during which individual mental states follow each other. How could we, accordingly, be « toghether » and share a moment ? In this thesis, we took a perspective focused on the temporal coordinations of interpersonal behaviors as they occur in the course of interactions, by studying the phenomenon of embodied collective dynamics. Such dynamics manifest coordinates behaviors mutually and emerge from the interaction process itself. To evaluate this hypothesis, we devised three experimental paradigms. We used a general methodology in which three typical situations are distinguished : the individual situation in which participants possess all the capacities to pursue the goal of the task, a pseudo-social situation in which behavior can be coordinated to the mouvement of an other, and a situation in which the interaction is mutual. In the first experiment, we showed the mutuality of interaction was sufficient to induce participants, whose behaviors were caught in collective dynamics unbeknownst to them. Then, we showed that mutuality of interaction was enhancing the stability of rhythmic interactions as well as the complexity matching between their behaviors. Finally, we showed that, in despite of a temporary structured environment, mutuality of interaction induced a slight more coordinated temporal organization of behaviors. We discuss these results in respect of our object of research and our theoretical background
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013LORR0365 |
Date | 24 June 2013 |
Creators | Laroche, Julien |
Contributors | Université de Lorraine, Brangier, Éric, Berardi, Anna Maria |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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