Depuis sa création en 1927, l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture a changé plusieurs fois de rôle et de composition sociale. Son histoire commence alors que les unions de syndicats agricoles sont sur le point de fêter leur cinquantième anniversaire et l’APCA débute donc une longue quête pour devenir un rouage entre les organisations professionnelles agricoles et l’État. Institution exclusivement consultative dans les années 1930, l’assemblée devient progressivement une pièce de la politique de développement agricole, autour des années 1960 et 1970, en mettant à disposition des chambres départementales d’agriculture un support technique et administratif, et en développant des compétences en matière d’expertise, ainsi qu’une politique éditoriale. Les méthodes prosopographique et micro-historique permettent de démontrer que ce processus est l’œuvre de longue haleine de certains dirigeants syndicaux agricoles et de leurs directeurs, nés au début du 20e siècle, comme il est le produit d’adaptations lentes de tous les acteurs impliqués : un système de bases de données relationnelles rend possible le suivi des 8000 membres et des 500 présidents de chambre d’agriculture tout au long de leurs trajectoires ainsi que leur localisation dans la nébuleuse des réseaux professionnels et politiques. De la Troisième République à la Corporation paysanne de Vichy, de la Libération aux « Trente glorieuses », cette histoire peut également être lue comme le biais par lequel l’agrarisme a continué d’exister tandis que le paradigme productiviste s’impose. / Since its founding in 1927, the Permanent Assembly of Chambers of Agriculture (Assemblée permanente des chambres d’agriculture, APCA) changed several times its role and social profile. Its history begins while the farmers unions are almost celebrating their fiftieth anniversary. The APCA then starts a long quest to set itself as an intermediary between the agricultural professional organizations and State structures. Although this institution is exclusively a consultative one in the 1930’s, it progressively tends to become a protagonist of the agricultural development policy in the 1960’s-1970’s, offering technical and administrative support to the local chambers of agriculture, and developing a public advisory capacity as well as its own publishing policy. Prosopographical and micro-historical methods allow us to demonstrate that this process of institutionalization has been the long-term task of some farmers leaders and their managers, men born at the beginning of the twentieth century, and that its success is the result of slow adapations of all the players involved. A relational database system allows us to follow the social trajectories and to localize in the nebula of professional and political networks some 8.000 members of the chambers of agriculture of this period, as well as their 500 presidents. From the Third Republic to the Peasant corporation of the Vichy régime, and then from the Liberation in 1944-1945 to the agricultural modernization of the “Trente glorieuses”, this history is also a way to enlight how agrarism as a pattern of control could endure while productivism as a new paradigm was asserting itself.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010LYO20087 |
Date | 19 November 2010 |
Creators | Atrux-tallau, Mélanie |
Contributors | Lyon 2, Brelot, Claude-Isabelle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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