Si la littérature et la critique se sont abondamment intéressées aux figures du clown et du saltimbanque depuis le XIXe siècle, force est de constater que les artistes féminines n’ont connu ni la même gloire ni la même légitimation. Tandis que leurs homologues masculins peuplent les romans, les femmes saltimbanques sont peu mises en scène dans les œuvres littéraires et n’ont en général qu’un rôle secondaire. À sa publication en 1901, Lulu, roman clownesque, de Félicien Champsaur, change cette donne en plaçant au centre de son récit un personnage féminin fort. Le roman relate alors l’ascension et la gloire sans précédent de Lulu la clownesse. En nous attardant plus spécifiquement au traitement du corps de l’artiste féminine dans le roman, nous dégagerons le rôle essentiel que joue l’enveloppe charnelle dans la réussite du parcours de la saltimbanque, ainsi que dans les rapports qu’entretient cette dernière avec le public. Nous verrons dans un premier temps que le corps s’impose dans l’œuvre comme un puissant outil d’agentivité. Par la suite, nous constaterons que ce travail est mis à mal dès lors que la chair du personnage féminin devient l’objet du spectateur masculin. Lulu n’est plus définie selon ses actes, mais plutôt selon les termes de celui qui l’observe. Nous montrerons que le corps féminin constitue un enjeu primordial et ambigu dans le roman de Champsaur dans la mesure où il se situe au cœur de la construction du personnage romanesque et de son parcours.
Identifer | oai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/23678 |
Date | January 2013 |
Creators | Trevisan, Marion |
Contributors | Joubert, Lucie |
Publisher | Université d'Ottawa / University of Ottawa |
Source Sets | Université d’Ottawa |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thesis |
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