Titre de l'écran-titre (visionné le 20 novembre 2023) / Alors que de plus en plus d'études dénotent la pertinence, pour les étudiantes et étudiants en travail social, de s'interroger sur les motivations qui les ont encouragés à choisir ce domaine d'étude, peu de connaissances existent en ce qui a trait aux modalités pertinentes et adaptées pour soutenir une telle réflexion dans la formation initiale. De plus, rares sont les recherches qui se sont intéressées à l'expérience et au processus de construction de l'engagement en travail social des étudiantes et étudiants. Cette thèse aborde la question de l'engagement en travail social depuis une perspective existentielle et envisage ce choix comme une manière, pour les étudiantes et étudiants, de donner un sens à leur existence. Elle pose la question de la place à privilégier, dans la formation initiale en travail social, à une réflexion approfondie sur le sens et les motivations qui ont poussé la population étudiante à s'engager dans cette voie professionnelle, tout en s'intéressant aux moyens pédagogiquement pertinents et adaptés pour le faire. Cette thèse est une recherche-action qui propose l'utilisation de l'autobiographie en petit groupe comme voie intéressante pour aborder la construction du sens de l'engagement en travail social chez les étudiantes et étudiants. Quatre (4) étudiantes volontaires ont participé à un atelier autobiographique sur quatre (4) rencontres, ayant pour thème le sens de l'engagement en travail social. Des entrevues semi-dirigées ont été réalisées et un groupe de discussion a été animé auprès des étudiantes après l'atelier. Les participantes ont été mobilisées à titre de cochercheuses pour contribuer à retirer des connaissances de la démarche vécue. Cette recherche, qualitative et inductive, s'inscrit aussi dans une approche phénoménologique afin de dévoiler l'expérience vécue des participantes au projet quant au sens de leur engagement en travail social, tel qu'il s'est raconté et transformé dans la démarche intersubjective vécue. Les objectifs de la recherche-action sont de concevoir et d'expérimenter un dispositif autobiographique en petit groupe pouvant inspirer d'autres personnes enseignantes intéressées à soutenir la construction du sens de l'engagement de leurs étudiantes et étudiants (1) ; d'offrir une compréhension de l'expérience vécue des étudiantes participantes dans la démarche, notamment en ce qui concerne le processus de (re)construction du sens de leur engagement, expérimenté dans la recherche-action (2) ; d'accroitre la compréhension de la portée potentielle du travail autobiographique en petit groupe dans la formation initiale en travail social, notamment dans la construction du sens de l'engagement (3) ; et de contribuer à façonner les programmes de travail social en éclairant la pertinence d'y inscrire une réflexion sur le sens de l'engagement (4). Des récits phénoménologiques ont été rédigés à partir des prises de parole des participantes pour rendre compte de leur expérience vécue quant à la construction du sens de leur engagement en travail social. Ces récits portent une force évocatrice donnant accès au vécu subjectivement ancré de chacune d'elles. En outre, ils permettent un approfondissement des connaissances sur les processus de construction de l'engagement en travail social chez les personnes étudiantes, et montrent comment cet engagement est un maillage de plusieurs mouvements de sens. Cinq mouvements ont été identifiés : dépasser et transformer l'impuissance et la vulnérabilité reliées à des expériences d'adversité ; s'affilier à des personnes inspirantes ; rêver une vie satisfaisante ; marcher le chemin de l'indignation et s'affirmer ainsi que prendre pouvoir sur sa vie, parfois au travers de certains détours. Les implications relatives à la formation en travail social sont discutées, notamment l'importance de considérer la prévalence des expériences d'adversité vécues par les personnes étudiant dans ce champ d'étude ainsi que l'intrication de leurs processus de résilience, d'engagement et de formation en travail social, de même que de développement de leur identité professionnelle. La portée de la démarche réalisée pour la formation en travail social est aussi discutée. Les étudiantes soulignent notamment qu'elle leur a permis de consolider leur choix et leur identité professionnelle en travail social ; de développer une meilleure connaissance de soi et de porter un regard renouvelé sur leur histoire. L'atelier a également été l'occasion pour elles d'apprendre à prendre soin d'elles-mêmes et des autres d'approcher leur vulnérabilité et d'être sensibilisées à l'effort que l'introspection demande. Elles ont ainsi été encouragées à instaurer une relation plus égalitaire avec les personnes accompagnées dans la pratique. / While more and more studies denote relevance, for social work students, to question the motivations that encouraged them to study and practice social work, few studies have shown interest in relevant and adapted pedagogical modalities to do so in initial social work training. In addition, research is scarce about the experience and the construction process of commitment to social work amongst students. This study approaches commitment to social work in an existential perspective and considers the choice to become a social worker as a way for students to give meaning to their existence. We raise the question of the place to be allotted, in initial social work education, to in-depth reflection on the meaning and motivations that have pushed students to engage in this professional path, while we also focus on the pedagogically relevant and adapted means to do so. This action-research dissertation proposes the use of small group autobiography as an interesting way to approach the construction of meaning of commitment to social work amongst students. Four students volunteered to participate in an autobiographical workshop with meaning of commitment towards social work as its central theme. Semi-structured interviews as well as a focus group discussion were conducted with participants after the workshop. Acting as co-researchers, participants collaborated on knowledge-building from the process that took place in the workshop. This qualitative and inductive research is also rooted in a phenomenological approach and aims to unveil the lived experience of participants around their commitment to social work. Attention was put on their lived experience, as they told it but also transformed it in our intersubjective process. The goals of this action-research are to: Elaborate and experiment a small group autobiographical device, that might inspire other social work educators willing to support meaning construction about social work commitment amongst their students (1) ; Provide an understanding of the lived experience of participants, especially with regard to the process of (re)construction of the meaning of their commitment to social work, as it was experienced in the action-research (2) ; Broaden understanding of the potential of autobiographical work in social work education, especially with regard to meaning construction on commitment (3) ; Contribute to shaping social work curriculum by eliciting the relevance of in-depth reflection about commitment for students (4). Phenomenological self-narratives were written from the voices of participants, in order to make visible their lived experience about the construction of meaning towards their commitment to social work. These self-narratives carry an evocative strength giving access to the subjective experience of each of the participants; also, they allow deepening of knowledge about the processes of construction of commitment in social work students, especially by showing how these processes are a meshing of intertwined movements of meaning. Five movements were identified in the action-research: Overcome and transform powerlessness and vulnerability experienced during adversity; affiliate with inspiring individuals; dream a fulfilling life; walk the path of indignation; and assert oneself and take power over one's life, sometimes through certain detours. Implications for social work education are discussed. Notably, the importance, for curriculum, to consider the high prevalence of adverse experiences amongst social work students is raised. In addition, the entanglement of their resilience process, commitment process, professional identity development process, and social work training process is highlighted. Also, the scope of autobiographical work that took place in the workshop are discussed. Participants pointed out that the process allowed them to strengthen their choice of social work practice in addition to their professional identity as social workers; helped them deepen self-knowledge and take a renewed look at their life story and helped them learn how to care for themselves and others. The workshop also offered the means and possibility, for participants, to approach their own vulnerability and be made aware of the effort introspection requires, therefore rendering them more willing to establish egalitarian relationships within social work practice.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/129683 |
Date | 26 March 2024 |
Creators | Beauchesne, Marie |
Contributors | Turcotte, Pierre |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xvii, 327 pages), application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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