Ce mémoire est constitué de deux parties : le recueil de poèmes Jours blancs et l'essai Sentiers incertains. Jours blancs est formé de poèmes courts, longuement distillés, dans lesquels des éléments de la vie quotidienne d'un sujet sont concentrés en visions et en pensées évasives, qui évoquent le plus souvent une hésitation face au réel. S'y mêlent les moindres activités qui ponctuent une journée, les rêves, souvenirs et craintes du sujet, dans une espèce de murmure à soi-même qu'instaure la deuxième personne du singulier. Chaque poème répond à sa manière d'une suspension du déroulement de la vie, où le quotidien est remis en question, et laisse parfois voir sa face cachée, qui ne se prête pas à la compréhension logique. Bien qu'ils soient tous indépendants, les poèmes sont organisés en quatre suites selon une cohérence des lieux évoqués, de même qu'une graduelle transformation du rapport au réel chez le sujet, menant à l'hypothétique disparition au monde de ce dernier, une mort effective ou feinte. Suit Sentiers incertains, développé à partir des questions soulevées par l'écriture de Jours blancs : l'origine du désir d'écrire, les apprentissages qu'impliquent le travail des poèmes, l'énigmatique rapport entre leur présence sur la page et ma propre présence au monde. À partir de l'analyse de mon rapport particulier au poème - la fidélité à vide, c'est-à-dire le consentement à la seule possibilité de sa rencontre, je propose d'abord que son écriture résulte d'un acte de foi. Cette façon d'aborder le poème provient de l'élément déclencheur de mon écriture : l'impression qu'une part du monde m'échappe absolument, se manifestant dans des moments « d'attente à vide » qui ont plusieurs points communs avec le poème vers lequel ils mènent, notamment l'exigence d'une ouverture, d'une attention particulière qui n'offre rien en retour, sinon l'effet d'une rencontre avec une forme de vie. Ces moments d'attente à vide engendrent aussi une réflexion sur le quotidien, au cœur duquel est découvert un malaise considérable : la présence du plus étrange à même sa réalité familière. La profonde ambiguïté du quotidien provoque une émotion indéfinissable qui menace de laisser le créateur sans voix. Le doute qui découle de cette expérience peut cependant ménager une ouverture et faire du malaise du quotidien un moteur pour l'écriture. Est finalement abordée la notion d'expérience elle-même, qui englobe toutes les sections de ce mémoire, et dans laquelle est révélé un mouvement sans cesse renouvelé vers l'impossible, qui peut prendre différentes formes dans la vie et l'écriture, mais qui est surtout incarné ici par la mort.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : création littéraire, poésie, poème, quotidien, doute, croyance, étrangeté, expérience, possible, impossible
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5223 |
Date | 10 1900 |
Creators | Courtemanche, David |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/5223/ |
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