La ville contemporaine occidentale est la scène d’une nouvelle visibilité du fait religieux et de nouvelles formes d’affichage des appartenances confessionnelles. Il n’est alors pas absurde de penser que, s’il y a effectivement un « retour du religieux », ce dernier s’effectue en priorité en ville. Au moment même où les grandes institutions chrétiennes connaissent un effritement de leurs effectifs, on observe une effervescence nouvelle de la part d’autres formes de Christianismes, en particulier les communautés évangéliques et pentecôtistes. Ces nouvelles dynamiques s’inscrivent en partie dans le processus de diversité religieuse, conséquence des migrations internationales, qui font des métropoles du Nord, des espaces où cohabitent de multiples formes de croyances.Le présent travail de recherche s’intéresse aux lieux de culte évangéliques et pentecôtistes, en particulier ceux des communautés africaines et afro-caribéennes, dans le nord de la banlieue parisienne et dans deux arrondissements montréalais. Il agit de montrer comment ces communautés, par le biais des espaces cultuels qu’elles produisent, participent activement au travail de recomposition géographique du fait religieux dans les villes. En effet, elles proposent de nouvelles formes de visibilité, plus discrètes et plus diffuses, notamment parce qu’elles investissent des lieux qui ne sont pas considérés comme religieux et aboutissent ainsi à une forme de réenchantement des espaces urbains. Par ailleurs, ces communautés dessinent des spatialités qui ne reposent pas tant sur l’appartenance à un territoire local, que sur l’inscription dans des réseaux fonctionnant aux échelles métropolitaine et internationale. Nous mettons en avant la capacité de ces Eglises à s’adapter au contexte des villes postindustrielles, et à complètement redéfinir la réalité du fait religieux dans les espaces urbains, posant ainsi des défis nouveaux aux modes de régulation des expressions religieuses. / A new religious “visibility” is gaining momentum in western metropolises. Therefore, it is not absurd to think that if there is indeed a "religious revival", cities are taking center stage in this process. Whereas the main Christian institutions are losing worshippers we can observe the rising of other forms of Christianities, especially the Evangelicals and Pentecostals. These new dynamics are linked partially in processes of religious diversity, consequences of international migrations, which reshape Northern metropolises and create shared spaces for different religious traditions and communities.In this work we study the Evangelical and Pentecostal places of worship, focusing on African and afro-Caribbean communities in the north of the Parisian suburbs and in two districts of Montreal. We would like to show how these communities, through the houses of worship they produce, are contributing towards the geographical reshaping of religion in the city. They elaborate new forms of “visibility”, more plain and diffuse, particularly because they settle in places that are not considered to be religious. Finally, they are part of a process of “reenchantment” of urban spaces. These communities draw new spaces based not on their belonging to a local territory, but according to networks, functioning at both urban and global levels. We would like to stress the capacity of these churches to adapt to the new postindustrial urban conditions, and to redefine the reality of religion in the city, posing new challenges for institutional religious regulations.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010PA100137 |
Date | 22 November 2010 |
Creators | Dejean, Frédéric |
Contributors | Paris 10, Vieillard-Baron, Hervé, Germain, Annick |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0023 seconds