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Marier les destins : une ethnocritique des Misérables de Victor Hugo / Marrying the destinies : an ethnocritical study of Victor Hugo's les Miserables

L’étude ethnocritique des « Misérables » propose une relecture de l’œuvre de Victor Hugo en articulant une poétique des textes littéraires et une anthropologie du symbolique. Elle envisage le roman à travers le prisme d’un embrayeur culturel séminal : l’insulte proférée par une dignoise qui traite Jean Valjean de « tso-maraude ! ». Cette expression - « chat de maraude » selon le narrateur – appartient au patois des Hautes-Alpes françaises et possède en effet une sémantique complexe : un tso-maraude c’est une sorte de croquemitaine, un marieur, un armièr (un messager des âmes) et un berger. Homme pluriel, Jean Valjean semble déployer toutes les facettes de ces différentes figures ; il apparaît ainsi comme un véritable passeur qui médiatise les relations entre les adultes et enfants, hommes et femmes, vivants et morts, entre le sauvage et le domestique. Le rapprochement du héros des « Misérables » et du tso-maraude permet de lire le destin de Jean Valjean comme une tentative originale d’appropriation de certaines formes de culture populaire. Mais l’étude du système des personnages (Fantine, Cosette, Marius, Gillenormand…) met surtout en évidence la polyphonie culturelle de l’œuvre (le verbe hugolien synthétise et syncrétise à sa façon les tensions et interactions entre culture populaire rurale et culture bourgeoise urbaine, entre culture universelle et mythique, culture locale et historique, etc.). Jean Valjean, en mariant les destins et les cultures, propose une solution originale au problème central des « Misérables » : décrire et raconter l’avènement du peuple / An ethnocritical study of “Les Misérables” offers a re-reading of Hugo’s work that articulates the poetics of a literary text with the anthropology of its symbolism.It views the novel through the prism of a seminal cultural shifter, the insult uttered by a female inhabitant of Digne who calls Jean Valjean a tso-maraude. That phrase –chat de maraude according to the narrator – is actually an expression from a French Hautes-Alpes patois that is endowed with complex semantic ramifications : it refers to a sort of matchmaking bogeyman, combined with an amièr – i.e. a messenger of souls – and a shepherd. Jean Valjean, as a multi-faceted man, seems to encapsulate all those different figures ; he thus appears as a mediator between adults and children, men and women, living and dead people, as well as between civilized und uncivilized worlds. Bringing together the hero of “Les Misérables” and the figure of the tso-maraude is an invitation to read the fate of jean Valjean as an original attempt to appropriate certain forms of popular culture. However, the study of the whole network of characters (Fantine, Cosette, Marius, Gillenormand…) is also a way of highlighting the cultural polyphony of the work : in its own way, Hugo’s language combines and synthesizes tensions and interactions between rural popular and urban middle-class cultures, universal and mythical cultures, local and historical cultures, etc.). In mixing together cultures and personal destinies, Jean Valjean offers an original solution to the central issue of “Les Misérables” : describing and telling the breakthrough of ordinary people

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2008METZ014L
Date29 November 2008
CreatorsDrouet, Guillaume
ContributorsMetz, Privat, Jean-Marie
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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