Return to search

De la dynamique des larmes au cinéma. Douglas Sirk, Krzysztof Kieslowski, Ingmar Bergman / Through a dynamic of tears in cinema. Douglas Sirk, Krzysztof Kieslowski, Ingmar Bergman

Selon Jean-Louis Leutrat, « les larmes sont un sujet éminemment cinématographique ». Art de l'image en mouvement, le cinéma ouvre la voie à une « dynamique» des larmes. Au cinéma, les larmes coulent dans l’image : elles apparaissent, se forment et se transforment. Connues pour leur faculté de purification, d'échange et d'union, les larmes permettent aux gens de communiquer leur désir d'être accueillis les uns dans les autres. Ainsi, dans le mélodrame, les larmes coulent afin de combattre la difficulté d'être en contact avec « l'autre ». Douglas Sirk, maître du mélodrame hollywoodien fait des larmes un moyen d'expression contre une stratégie qui caractérise son style, la séparation. Entre le besoin des personnages d'établir une union et une stratégie dominante de la séparation dans les films, une dynamique des larmes s'établit au cœur d'une tension entre l'union et la séparation. Dévoilement. communion, conversion, sont les trois étapes de la dynamique qui s'engendre. Avec son refus de montrer des larmes « réelles» pour des raisons éthiques, Krzysztof Kieslowski aggrave la tension entre la séparation dans un monde qui représente la « modernité », et l'écoulement des larmes. Il procure, en plus, à celles-ci une profondeur esthétique et leur donne différentes formes. Dans un cas plus extrême, Ingmar Bergman, à travers son style, interdit à ses personnages de verser des larmes, par peur de décoller le masque qui les protège du néant habitant leur monde. Les larmes touchent à une situation critique, elles appellent à l'union, tout en comportant le danger d'anéantissement. / According to Jean-Louis Leutrat, "tears are a highly cinematic subject". As an art of image in movement, cinema may attribute to tears a certain "dynamic". In cinema, the tears flow in the picture: they appear. are formed and transformed. Known for their ability of purification, exchange and union, tears allow people to communicate their desire to be received one in another. Hence, in Melodrama, tears flow to face the difficulty of getting in touch with the "ether". Douglas Sirk, the master of Melodrama in Hollywood, makes of tears a means of expression against a strategy that characterizes his style, the strategy of separation. Between the need to establish a union, and a dominant strategy of separation, a dynamic of tears is born in the core of the strength between union and separation. Unveiling, communion, conversion, are the three stages of the produced dynamic. In his approach of denying "real" tears for ethical reasons. Krzysztof Kieslowski increases the tension between separation in a "modern" world and the flow of tears, while providing them a more aesthetical depth and different forms. More extremely, Ingmar Bergman, through his style, prevents his characters from shedding tears, by fear of taking off the mask that protects them from the nothingness that haunts their world. Tears reach a critical state; they call for the union, while featuring the danger of annihilation.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA010662
Date15 November 2013
CreatorsEl Koussa, May
ContributorsParis 1, Moure, José
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

Page generated in 0.0031 seconds