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L'enseignement spécialisé au Québec, 1867 à 1965

Dans sa remarquable synthèse sur l'histoire de l'enseignement au Québec, Louis-Philippe Audet soulignai t que l'histoire de la formation professionnelle restai t à écrire. Pareille absence dans l'historiographie est significative, et c'est ce vide que nous voulons combler. Beaucoup d'auteurs ont souligné la difficulté de la société québécoise de s'adapter au monde industriel. Si certaines politiques du gouvernement, au moins depuis Lomer Gouin, ont visé un développement économique rapide, d'autres secteurs comme l'éducation ont connu un immobilisme déconcertant. Du dernier quart du XIXème siècle aux années soixante, aucune modification majeure n'est apparue. Les divers aménagements apportés au fil des ans apparaissent comme des excroissances à un régime inchangé, de véritable s culs-de-sac. Les premiers effort s du gouvernement peur favorise r la formation de la main-d'oeuvre accompagnent la première phase d'industrialisation. Il s'agi t des cours du soir du Conseil des Arts et Manufactures. Malgré les mémoires de certains intellectuels, les représentation s d'associations d'employeurs et de travailleurs, il faut attendre 1911 avant qu'un premier enseignement professionnel régulier ne soit dispensé dans les écoles techniques de Québec et Montréal. La timidité des initiative s gouvernementales est tell e que des industriel s (Shawinigan, Arvida) ou des édile s locaux, (Sherbrooke, Grand-Mère, La Tuque, Beauceville, Port-Alfred) vont créer des établissements d'enseignement spécialisé. L'État n'a qu'une faible part dans le lent développement du réseau d'enseignement spécialisé. Pourtant depuis Errol Bouchette on considère la compétence technique comme le principal capital des Canadiens-français. Sous Duplessis une législation va même viser le développement du capital humain. Le coup d'envoi vient finalement du fédéral. L'entente Bilodeau-Rodgers, et les ententes qui vent suivre au gré de la guerre, vont faire naître tout un réseau d'écoles gouvernementales à travers la province (écoles techniques, de métiers, hautement spécialisées, de métiers spéciaux). Les établissements étant en place sous Godbout, c'est Paul Sauve qu'il faut attribuer la croissance de la clientèle, la centralisation de l'administration, l'uniformisation des programmes, et surtout la récupération par son ministère de toutes les écoles. Un second bond en avant, tant au niveau des établissements que de la clientèle, sera le fait de Gérin-Lajoie. Si les progrès sont remarquables, le statut de ce type d'enseignement est peu enviable. Il faut compter les articles qui clament la respectabilité des "carrières manuelles" face aux préjugés. On entend déjà parler de poubelle, de parent pauvre de l'enseignement. De plus, malgré les améliorations au régime d'enseignement public, les candidats à l'enseignement spécialise ne sont ni suffisamment prépares, ni suffisamment nombreux. Enfin, tout enseignement supérieur est ferme aux diplômes, et les exceptions (comme Rodrigue Biron) sont bien rares. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2012

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/28865
Date25 April 2018
CreatorsCharland, Jean-Pierre
ContributorsHamelin, Jean
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format2 v. (xlix, 668 f.), application/pdf, application/pdf
CoverageQuébec (Province)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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