Cette thèse concerne le devenir des Forges du Saint-Maurice depuis leur privatisation jusqu'à leur disparition. Le traitement s'effectue en deux chapitres : l'un concerne les années 1846 à 1862 l'autre les années 1863 à 1883. La rétrospective historique des Forges du Saint-Maurice, servant d'introduction au premier chapitre, témoigne que c'est essentiellement l'intérêt public que considère l'Etat lorsqu'il décide de vendre l'établissement au secteur privé et de supprimer son monopole sur les fiefs Saint-Etienne et Saint-Maurice. En effet, depuis quelques années, les terres se font plus rares et les villages avoisinants souffrent de surpopulation. Par leurs représentations auprès des autorités, les habitants les informent qu'ils aimeraient bien s’établir sur ces terres publiques réservées à l'usage exclusif de l'exploitant de la fonderie. D'autre part, les Forges du Saint-Maurice requièrent des innovations techniques pour accroître leur rendement. Le locataire refuse de les effectuer car il craint de perdre ses investissements lors de la prochaine criée de son bail. Les efforts d'adaptation des propriétaires aux nouvelles conditions d'exploitation caractérisent les années 1846 à 1858. Le nouveau propriétaire et ses successeurs conçoivent difficilement l'exploitation de l'établissement sans un territoire sous leur contrôle pour garantir les approvisionnements en combustible et en minerai. C'est pourquoi, malgré l'obligation de concéder des terres aux personnes qui en demanderont, ils se portent acquéreurs des fiefs Saint-Etienne et Saint-Maurice. Cet achat s'avère d'ailleurs judicieux puisqu'il leur permet d'exercer des pressions sur le gouvernement pour obtenir une réduction du prix d'achat, le report du remboursement de leurs dettes et l'octroi d'une réserve de terres. Ces concessions débouchent sur des investissements pour améliorer le rendement des Forges. La production augmente et se diversifie mais la conjoncture et les divergences entre les partenaires mettent un terme à leurs efforts. Le deuxième chapitre rend compte de la spécialisation de la production et de la fermeture de l'établissement. L'abandon et l'inactivité des Forges du Saint-Maurice, durant environ cinq ans, déprécient leur valeur. Flairant une bonne affaire, John McDougall les achètent ainsi que celles de l'Islet sises à proximité. Ne disposant, à l'encontre de ses prédécesseurs, d'aucun territoire pour ses matières premières, il décide d'en constituer un par une politique d'achat de terres. Grâce au soutien financier de son frère de Montréal et a une conjoncture favorable, il se spécialise dans la production de fonte en gueuse qu'il vend presque entièrement à une fonderie montréalaise qui la transforme en roues de chemin de fer. En 1867, le père forme avec ses fils la John McDougall and Sons. Cette société exploite les deux établissements durant huit ans, augmente la superficie de son territoire et construit des kilns pour améliorer le processus de carbonisation du bois. Les emprunts substantiels auprès de la Banque de Québec et l'implication accrue de l'oncle montréalais amènent cette société à céder ses actifs et passifs à la G. et A. McDougall. En raison de la mévente du fer consécutive à la crise économique en cours, cette firme n'a d'autre choix que de fermer les Forges de l'Islet et d'interrompre la production aux Forges du Saint-Maurice. En 1880, le fils de l'endosseur montréalais devient l'unique propriétaire des lieux. La reprise des activités économiques et la demande accrue pour les roues de chemin de fer l'encouragent à construire un deuxième haut fourneau aux Forges et à transformer sa fonte en gueuse en produits finis dans une fonderie louée à Trois-Rivières. Les Forges du Saint-Maurice semblent en voie de survivre encore quelques années jusqu'à ce qu'un jugement de la Cour Suprême contre l'endosseur principal vienne précipiter leur disparition. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/29139 |
Date | 25 April 2018 |
Creators | Bédard, Michel |
Contributors | Vallières, Marc |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | mémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Format | xix, 226 f., application/pdf |
Coverage | Québec (Province), 19e siècle. |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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