La première tentative d'exploitation des forges du Saint-Maurice par le sieur François Poulin de Francheville, vers 1729, se résume à l'adoption d'un procédé de réduction directe du minerai de fer, pour la production du fer en barres. S'avérant peu rentable, la forge de Francheville, abritant un fourneau semblable aux cheminées de forge et un marteau hydraulique, est démolie sous l'administration Cugnet pour faire place à la forge basse. Ce nouveau bâtiment s'inscrit dans les plans de réorganisation de l'entreprise sous Olivier de Vézin, qui font appel cette fois, à un procédé de réduction indirecte requérant la construction d'un haut fourneau pour la production de fonte à partir du minerai de fer, et d'une forge où l'on décarbure la fonte pour obtenir du fer malléable. Le haut fourneau et la forge basse sont prêts à fonctionner à l'automne de 1737; mais dès 1738, le débit du ruisseau ne permettant pas de faire fonctionner tous les mouvements de la forge basse, un projet de construction d'une seconde forge est soumis. L'addition de la forge haute au complexe industriel existant, doit ainsi doubler la production annuelle de fer en barres et combler le déficit encouru depuis le début de l'exploitation des forges du Saint-Maurice. Etablie dans une cuvette, à mi-chemin entre le haut fourneau et la forge basse, la forme rectangulaire de la forge haute permet d'opposer à la voie d'eau des mouvements localisée le long du ruisseau, une halle pour entreposage des matières premières. A l'automne de 1740, la construction du complexe de la forge haute est achevée. Dès le troisième quart du XVIIIe siècle, vient se greffer à la forge, un atelier de moulage de boulets de canon qui, quoique temporaire, fait appel à des techniques de fonderie et marque l'introduction du moulage de seconde fusion, sur le site de la forge haute. Ce n'est en fait que le début d'une série de réaménagements qui ne prendront fin qu'avec la fermeture de l'industrie en 1883. La présente étude vise à comprendre à travers les réaménagements successifs de l'aire de travail, l'évolution d'une technologie. Ces réaménagements étant synonymes de la transformation des bases d'équipement ou ouvrages, leur identification permet ainsi de retracer l'évolution fonctionnelle de la forge haute, qui s'inscrit dans le cadre d'un renouvellement technologique. Pour ce faire, toutes les données archéologiques ont été intégrées dans le présent rapport depuis l'intervention du Ministère des Affaires culturelles du Québec, qui permit de localiser les fondations du bâtiment et d'un fourneau, le fourneau neuf, partiellement dégagé depuis l'abandon du site en 1883. La recherche entreprise à l'intérieur de la forge, lors de la saison 1973, nous donna rapidement un aperçu de la complexité des vestiges. La superposition de ces mêmes vestiges et l'absence de stratigraphie â l'intérieur de la forge, nous amenèrent à privilégier la fouille à ciel ouvert. Cette technique de reconnaissance permit de dégager les ouvrages successivement, tout en respectant leur contemporanéité, et de répartir les lots en fonction des vestiges; l'enregistrement s'est déroulé conformément aux normes de Parcs Canada. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2012
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/28758 |
Date | 25 April 2018 |
Creators | Mousseau, Claire |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | mémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Format | vi, 108 f., application/pdf |
Coverage | Québec (Province) |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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