L’hypothèse sur laquelle repose notre travail est que la comparaison de la lexicalisation des noms d’éléments du corps (dorénavant, NEC) et de la phraséologie des NEC entre deux langues va permettre de mettre en évidence des différences de conceptualisation et de culture entre deux sociétés. En fonction de cette hypothèse, notre thèse aborde deux thèmes principaux. Premièrement, nous étudions les NEC coréens (dorénavant, NECC) en nous focalisant sur les noms neutres d’éléments externes du corps humain. Les NECC ont des caractéristiques universelles : richesse lexicale, éléments du vocabulaire basique, source de l’« embodiment », universel physio-conceptuel et nature de quasi-prédicats sémantiques. En même temps, les NECC montrent des particularités sémantiques, syntaxiques et morphologiques liées aux spécificités de la langue coréenne. La comparaison de la lexicalisation des NECC et des NEC français montre que même si les éléments du corps sont des universels physio-conceptuels, il n’y a pas de correspondance lexicale univoque entre les deux langues. Deuxièmement, nous focalisons notre attention sur la phraséologie des NECC et sa modélisation dans le Réseau Lexical du Coréen, une modélisation lexicographique formelle fondée sur une conception relationnelle du lexique. Nous bornons la phraséologie des NECC aux collocations contrôlées par les NECC (par ex. koga oddukhada, litt. nez+SUB être.haut ‘avoir un nez haut et beau’). Dans la phraséologie des NECC, nous prenons aussi en compte la phraséologisation dans un mot-forme (par ex. napjakko, ‘nez aplati’). Nous appelons collocation morphologisée ce type de phrasème morphologique par opposition à la collocation lexicale. À partir de l’examen des collocations non seulement lexicales mais aussi morphologisées contrôlées par NEC, nous pouvons obtenir les composantes sémantiques de la définition de la base, le NEC. Après cela, nous proposons un patron universel de définition des NEC, qui est le fondement du modèle explicatif de la phraséologie des NEC. Ce modèle s’appuie sur l’hypothèse selon laquelle on peut trouver dans les définitions des NEC des composantes récurrentes. Différentes collocations (du type Magn, Ver, Bon, Real1, en termes de fonctions lexicales de la Théorie Sens-Texte) sont alors générées relativement au sémantisme de ces composantes. Finalement, nous comparons la description de la phraséologie des NECC à celle des NEC français, afin d’observer les diverses non-correspondances entre les phrasèmes des deux langues. Ce travail approfondit notre compréhension de la phraséologie aussi bien en général, qu’en tant qu’elle est appliquée au coréen et au français, et met en relief des différences culturelles encodées dans les deux langues. Il peut également trouver des applications en didactique et en traductologie. / The hypothesis on which our work is based is that the comparison of the lexicalization of body element nouns (henceforth, NEC, Fr. nom d’élément du corps) and the phraseology of the NEC between two languages will make it possible to highlight the differences of conceptualization and culture between two societies.According to this hypothesis, our thesis deals with two main themes. Firstly, we study the Korean NEC (henceforth, NECC, Fr. nom d’élément du corps coréen) focusing on the neutral nouns of human external body elements. The NECC have universal characteristics: lexical richness, elements of the basic vocabulary, sources of the embodiment, physio-conceptual universals and their nature of semantic quasi-predicates. At the same time, the NECC show language-specific semantic, syntactic and morphological characteristics. The comparison of the lexicalization of the NECC and the French NEC shows that even if the elements of the body are physio-conceptual universals, there is no univocal lexical correspondence between the two languages.Secondly, we focus our attention on the NECC’s phraseology and its modeling in the Korean Lexical Network, a formal lexicographic model based on a relational conceptualization of the lexicon. We limit the NECC’s phraseology to collocations the NECC control (ex. koga oddukhada, ‘have a high and pretty nose’). Within the NECC’s phraseology, we also take into account the phraseologisation in a word-form (ex. napjakko, ‘flat nose’). We denote this morphological phraseme by the term morphologised collocation, as opposed to the lexical collocation. From the examination of lexical and morphologised collocations which NECC control, we can identify the semantic components of the definition of the NECC. After that, we propose a universal definition pattern of the NEC, which is the foundation of the explanatory model of the NEC’s phraseology. This model is based on the assumption that recurrent components can be found in the definitions of NEC. Different collocations (of the type Magn, Ver, Bon, Real1, in terms of Lexical Functions of the Meaning-Text Theory) are then generated from the semantism of these components. Finally, we compare the description of the phraseology of the NECC with that of the French NEC, in order to observe the various non-correspondences between the phrasemes of the two languages.This work deepens our understanding of phraseology in general and in specific languages (Korean and French), and highlights cultural differences encoded in both languages. It can also find applications in didactics and translation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LORR0011 |
Date | 17 February 2017 |
Creators | Kim, Mi Hyun |
Contributors | Université de Lorraine, Polguère, Alain, Lee, Seong-Heon |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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