Notre problématique de recherche a découlé de la mise en relation des préoccupations suivantes: d'une part, nous avons remarqué l'usage croissant des modèles biologiques, notamment du modèle darwinien, pour interpréter certains rapports sociaux tels la xénophobie et l'agressivité. D'autre part, en tant qu'enseignante en biologie, nous nous interrogions sur la représentation que se font les étudiant-e-s à l'égard de la théorie de l'évolution. Ces interrogations nous ont conduite à nous pencher sur les conditions socio-historiques qui ont présidé à l'élaboration de la théorie de l'évolution et à examiner ses fondements scientifiques. Nous avons ainsi pu établir que certains concepts de la théorie de l'évolution, tels ceux de la sélection naturelle, de survie du plus apte, ne sont pas sans rappeler les valeurs de libre concurrence et d'élitisme de la société victorienne. Par ailleurs, les débats actuels au sujet de ladite théorie nous apprennent que, si le concept de sélection naturelle ne peut pas être rejeté, il ne peut cependant être considéré comme central dans tout processus évolutif. En effet, eu égard à la complexité des êtres vivants, ceux-ci sont capables de créer du nouveau, de l'imprévisible, à partir des perturbations aléatoires. Or, l'intervention du hasard nous empêche à la fois de reconstituer et de prédire rigoureusement les étapes évolutives d’une population donnée: elle nous impose un raisonnement probabiliste. Ces constats nous ont amenée à mieux cerner l'objet de cette étude qui est la représentation que se font les étudiant-e-s en biologie à l'université à l'égard de la théorie de l'évolution, et à concevoir une étude concrète faisant usage d'instruments de cueillette qui s'articulent autour du concept de hasard et de l'importance que lui accordent les étudiant-e-s dans leurs raisonnements. Nous avons ainsi mis au point des entrevues semi-structurées, un jeu de simulation et un questionnaire. Pour aborder les discours obtenus, nous avons opté pour une analyse qui nous a permis de mettre au jour diverses facettes de la représentation que se font les étudiant-e-s interrogé-e-s à l'égard de la théorie de l'évolution. Nous avons ainsi constaté que si la plupart des étudiant-e-s se font une représentation déterministe de la théorie de l'évolution, et tendent, parfois, à adhérer aux thèses sociobiologiques, d'autres étudiants font intervenir le hasard dans leur raisonnement sur le processus évolutif et dénoncent le sociobiologisme. Enfin, quelques étudiant-e-s ont manifesté des contradictions au cours de leur raisonnement sur les processus évolutifs proposés: tantôt ils tiennent compte du hasard, tantôt ils l'excluent de leur raisonnement. Ces conclusions nous ont permis de signaler l'intérêt de l'exploration des représentations des étudiant-e-s à l'égard de la théorie de l'évolution et la nécessité d'en tenir compte dans un enseignement qui a, entre autres, comme but de former à l'esprit critique. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2016
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/29241 |
Date | 25 April 2018 |
Creators | Zaïm-Idrissi, L. Khadija |
Contributors | Desautels, Jacques |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 290 f., application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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