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Peintres, peinture et culture populaire à Bunia (Zaïre) : essai d'analyse socio-historique

Ce travail est un essai d'étude socio-historique des peintres et de leurs travaux dans le cadre de la culture populaire à Bunia, au Zaïre. Nous avons voulu analyser dès l'abord le peintre dans le contexte social de sa vie et les moyens techniques dont il dispose. Nous étudions la dynamique de l'imaginaire et de la mémoire sociale d'une culture urbaine dans ses rapports avec la production, la réception et la vente des tableaux. Alors village, Bunia s'était doté d'images, de symboles et de repères sociaux que sa population partageait oralement et par lesquels elle s'identifiait. Dès le tournant du 20è siècle, l'industrialisation a converti Bunia en ville. Ce passage a réclamé un tri de valeurs traditionnelles à intégrer dans le nouveau contexte social où elles ont été re-construites et ré-interprétées. Le peintre est le témoin du processus de formation et de mutation de cette société. Il en véhicule, par les peintures, les données mémorielles et identitaires réaménagées. La peinture de chevalet a exigé du peintre un apprentissage préalable. Aucun artiste de Bunia n'a suivi d'études systématiques en arts plastiques. Les uns se disent autodidactes, la plupart se sont initiés auprès d'un maître plus expérimenté. Ce métier requiert l'utilisation d'une panoplie d'outils et de couleurs. Mais, faute d'argent, les peintres utilisent ceux de "seconde main": peintures de bâtiments, pinceaux faits de poils de bêtes, toiles de récupération, etc. Les œuvres sont exécutées sur commande. Les artistes utilisent des procédés techniques qui diffèrent peu de l'un à l'autre. Les peintres de Bunia peignent des sujets qui renvoient aux événements précoloniaux, coloniaux et postcoloniaux. Figuratives, les peintures sont achetées plus souvent en fonction de leurs messages qu'en vertu de leur attrait esthétique. L'enjeu principal pour les peintres étant de vivre de leur métier, ils sélectionnent les messages qui focalisent l'attention de la clientèle. Les revenus tirés de leur métier étant insuffisants, les peintres, comme leurs femmes, se livrent à d'autres activités: le chaulage, les inscriptions, l'agriculture ou le petit commerce. Parce que, malgré ces travaux d'appoint, ce métier ne nourrit pas son homme, la plupart des artistes ont actuellement abandonné la peinture. Le recours à l'approche par la mémoire nous a permis d'appréhender l'interaction entre, d'une part, le savoir populaire et la créativité des peintres, et d'autre part, la réception et la vente des toiles. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/20110
Date13 April 2018
CreatorsNzunguba-Ibio, Jean-Pierre
ContributorsCarani, Marie, Jewsiewicki, Bogumil
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Formatxvii, 385, [69] f., application/pdf
CoverageCongo (République démocratique)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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