Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2024 / Depuis les années 90, les organismes du secteur des arts qui reposent sur le modèle associatif font face à un nouveau mode de gouvernance entrepreneurial qui bouleverse leur fonctionnement. Il est désormais bien documenté que ce mode de gestion s'immisce au sein des organes gouvernementaux et qu'il affecte l'autonomie décisionnelle des travailleurs d'organismes des milieux communautaires (Depelteau, Fortier et al., 2013), mais aussi de la santé et de l'éducation (Hurteau, 2019). Peu de chercheurs québécois se sont toutefois intéressés au milieu des arts, lui aussi affecté à plusieurs égards par près de 30 ans de politiques néolibérales favorisant la dérégulation, la marchandisation et la responsabilisation des organismes à but non lucratif (OBNL). Ce mémoire porte sur l'évolution des modalités de financement et leur impact sur les pratiques de gouvernance des artistes et travailleurs culturels du milieu des arts. Notre enquête a fait appel tant à la littérature gouvernementale, scientifique et artistique qu'à une étude de terrain dont le mémoire présente les analyses. À partir du cas des centres d'artistes autogérés (CAA) du Québec et de leur *institutionnalisation* progressive et instable, nous souhaitons plus spécifiquement comprendre comment ces structures d'abord élaborées en fonction de valeurs et d'idéaux axés sur l'expérimentation , la prise de risque et la participation collective ont évoluées, mais aussi au nom de quels principes elles furent considérées « malades » par les bailleurs de fonds à partir des années 2000. Notre étude montre que les impératifs de rentabilité et de profit sous le signe de la « santé financière », sollicités afin de mener une guerre au déficit à l'échelle de la société, semblent avoir contribué à fissurer les manières de faire, de penser et de sentir au cœur de ces organismes. Cette guerre est en cela aussi culturelle. / Since the 1990s, arts organizations based on the associative model have been faced with a new entrepreneurial mode of governance that is disrupting their operations. It is now well documented that this mode of management is infiltrating government bodies and affecting the decision-making autonomy of workers in community-based organizations (Depelteau, Fortier et al., 2013), but also in the health and education sectors (Hurteau, 2019). However, few Quebec researchers have focused on the arts milieu, which has also been affected in many ways by nearly 30 years of neoliberal policies favoring deregulation, marketization and the accountability of nonprofit organizations (NPOs). This memoir examines the evolution of funding modalities and their impact on the governance practices of artists and cultural workers in the arts. Our research drew on government, academic, and artistic literature, as well as on a field survey, the analyses of which are presented in this dissertation. Using the case of artist-run centers in Quebec and their gradual, unstable *institutionalization*, we seek to understand how these structures, built with values centered on experimentation, risk-taking and collective participation, have evolved, but also in the name of which principles they have been deemed "sick" by funding bodies from the 2000s onwards. Our study shows that the imperatives of profitability and profit under the banner of "financial health", called upon to wage a society-wide war on the deficit, seem to have contributed to cracking the ways of doing, thinking and feeling at the heart of these organizations. This war is also a cultural one.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/143364 |
Date | 21 May 2024 |
Creators | Deschâtelets, Laurianne |
Contributors | Bédard, Pascale |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Format | 1 ressource en ligne (ix, 147 pages), application/pdf |
Coverage | Québec (Province) |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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