Le 28 juin 2012, le Parlement canadien adoptait des modifications à la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés introduisant des changements importants dans le traitement des demandes de protection faites à partir du Canada. Ces modifications incorporent deux nouveaux concepts en droit canadien, le premier étant le pays d’origine désigné, qui figure sur une liste. Ces pays considérés comme « sûrs » sont désignés par arrêté par le ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration. Les pays d’origine désignés ne peuvent être source de réfugiés, et les demandeurs d’asile provenant de ces pays reçoivent un traitement particulier. Le deuxième concept est celui d’« étranger désigné » : le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile peut désigner des arrivées de migrants comme étant irrégulières, si ces derniers se présentent aux frontières canadiennes sans les documents réglementaires. Ces étrangers sont obligatoirement mis en détention, et leur demande d’asile, le cas échéant, reçoit aussi un traitement particulier. Ces dispositions soulèvent de nombreuses questions concernant leur validité en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés et du droit international. Dans un premier temps, ce mémoire a pour objet de montrer qu’il existe une lacune dans le processus législatif canadien. Lorsqu’un gouvernement est majoritaire au Parlement, il peut faire adopter ses projets de loi sans informer adéquatement l’opposition et les électeurs sur les risques qu’ils présentent de violer les droits et libertés de la personne. À notre avis, cette lacune est problématique, car à notre avis, des lois sont adoptées en violation de la constitution et plus particulièrement de la Charte canadienne des droits et libertés sans que le gouvernement ait à se justifier. Ce mémoire explore l’idée d’utiliser les études d’impact sur les droits de la personne, un modèle d’analyse des lois, règlements et politiques publiques qui vise à évaluer et faire connaître les impacts qu’ils ont ou peuvent avoir sur les droits fondamentaux des personnes affectées. Les cas de la France, de la Grande-Bretagne et de la Commission européenne seront analysés. Ce mémoire examine les dispositions concernant les pays d’origine désigné et les étrangers désignés en vertu de la Charte canadienne et du droit international. Nous concluons que si ces dispositions avaient fait l’objet d’une étude d’impact sur les droits de la personne, le Parlement et les Canadiens auraient été informés des risques de violation des droits fondamentaux des demandeurs d’asile concernés. / On the 28th of June 2012, the Parliament of Canada adopted modifications to the Immigration and Refugee Protection Act (IRPA), introducing important changes in the way claims for refugee protection from inside Canada are treated. These modifications bring about new concepts in Canadian law. The first is the notion of “designated countries of origin”. By ministerial Decree, the Minister of Citizenship and Immigration designates countries that do not usually produce refugees. Asylum seekers from these countries will face some important changes in the treatment of their application. The second one is the status of “designated foreign national”; it gives the Minister of Public Safety and Emergency Preparedness the authority to designate as irregular the arrival of migrants who are not in possession of regulatory documentation. This designation leads to mandatory detention. The designated foreign nationals will also face specific treatment. These dispositions raise questions about their validity with respect to the Canadian Charter of Rights and Freedoms. As a first step, the object of this master’s thesis is to show that there is an information gap in the Canadian legislative process. A majority government is able to pass into law any of its own bills as it controls both the Executive and the Legislature. The government is not bound to inform adequately the opposition parties nor the electors about the risks of any bill. In our opinion, this is an obvious gap since some bills are adopted without the government having to provide justifications, even if they run the risk of being in violation of the Constitution and more particularly of the Canadian Charter of Rights and Freedom. This thesis explores the idea of using Human Rights Impact assessments (HRIA): an analysis model evaluating the impact of laws, regulations and public policies on human rights. The cases of France, Great Britain and the European Commission are used in this analysis. Finally, this thesis analyzed “designated country of origin” and “designated foreign national” dispositions of the IRPA in regard to the Canadian Charter and international law. We conclude that if these dispositions had been analyzed using a HRIA prior to their adoption, the Parliament and Canadians would have been informed about the risk of violation of the concerned asylum seekers’ fundamental rights.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/12528 |
Date | 04 1900 |
Creators | St-Amour-Blais, Josette |
Contributors | Houle, France |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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