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Les facteurs concourant au choix des élèves d'abandonner les sciences en cinquième secondaire

Aujourd'hui, la culture scientifique apparaît indispensable sur les plans social et individuel. Depuis des décennies, l'accessibilité au plus grand nombre de jeunes à une formation scientifique constitue un objectif majeur d'enseignement. Or, au Canada, au-delà d'un élève sur deux cesse d'étudier les sciences après la quatrième secondaire, soit dès la fin des cours obligatoires en sciences. Les jeunes mettent fin aux cours de sciences dès lors qu'ils sont offerts à titre de cours optionnels. Ce choix rend difficile l'accès aux formations scientifiques ultérieures car les sciences de cinquième secondaire constituent généralement un pré requis aux programmes techniques et scientifiques post secondaires.

La problématique plus générale de l'enseignement et de l'apprentissage des sciences peut aider à comprendre ce phénomène de l'abandon des sciences qui s'amplifie avec les années. Les chercheurs mettent généralement en cause les difficultés propres aux disciplines scientifiques qui nécessitent trop d'abstraction et de mémorisation, ou encore, l'enseignement trop magistral, loin d'une véritable démarche scientifique.

Cette recherche vise à comprendre les facteurs d'ordre pédagogique, scolaire et individuel qui conduisent les jeunes à abandonner les sciences au cours de leur cheminement académique. Le moment où se prend cette décision d'abandonner les sciences a également été investigué. Une recherche de données qualitatives a été privilégiée, car l'expérience de l'élève et son interprétation des événements constituent la source des savoirs. L'entretien semi dirigé a été l'instrument principal de cueillette d'informations. L'étude a été réalisée auprès d'élèves de cinquième secondaire qui ont choisi une autre voie que celle des sciences.


Le discours des élèves fait ressortir un ensemble d'éléments impliqués dans la décision d'abandonner les sciences. Les facteurs identifiés relèvent à la fois de la structure scolaire et de l'enseignement des sciences. Parmi les plus criants, se trouve la difficulté du cours de Sciences physiques de quatrième secondaire. Un enseignement qui fait davantage appel à la mémoire qu'à la compréhension, explique en partie que le choix des élèves se tourne vers les sciences humaines où la critique et la réflexion sont sollicitées. Aussi, l'appréhension des mathématiques et la peur des devoirs en sciences dites "fortes" les conduisent à délaisser les sciences. Enfin, la structure rigide des cours de sciences de cinquième secondaire contribue à la défection des élèves.

Sur le plan de la structure, la filière "sciences normales" représente un obstacle à l'étude des sciences. Cette voie ferme pratiquement tout accès aux sciences au-delà de la quatrième secondaire. D'autre part, l'école oblige l'élève à faire très tôt des choix de cours déterminants pour le futur. L'orientation se fait alors plus en fonction des choix survenus au cours du cheminement, qu'en fonction des aspirations de l'individu. Aussi, la décision d'abandonner les sciences ne semble par émerger d'un long processus de réflexion. Par ailleurs, le curriculum des sciences au secondaire présente d'importantes lacunes, dont l'absence de fil conducteur entre ses quatre cours obligatoires. Enfin, une image négative des cours de sciences est véhiculée entre les jeunes. Du point de vue pédagogique, les facteurs impliqués dans l'abandon des sciences touchent plusieurs éléments: la complexité des contenus de Sciences physiques et de Biologie, une pédagogie qui introduit parfois maladroitement le constructivisme et l'absence de réflexion qui persiste encore dans les cours de sciences.

D'autres facteurs appartiennent à l'élève lui-même; son attitude négative face à des résultats scolaires plus faibles dans les disciplines scientifiques et le peu d'importance accordé à l'étude des sciences. Finalement, parmi les voies de solution, il est suggéré d'alléger les cours de Sciences physiques, d'unifier les cours de sciences du secondaire et de former davantage les enseignants de sciences à une approche constructiviste en éducation. De plus, il importe d'expliquer davantage aux élèves, les enjeux des choix de cours, de faciliter la transition de la filière "sciences normales" vers la filière "sciences fortes" et de varier les formules pédagogiques dans les cours de sciences.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QCU.989
Date January 1999
CreatorsTruchon, Lizon
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/989/

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