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Activités de collaboration école-famille mises en place par des enseignants oeuvrant dans des écoles primaires accueillant une forte proportion d'élèves issus de milieux défavorisés

La présente recherche s’intéresse aux activités et aux types d’activités de collaboration école-famille (CEF) qui sont mis en place par des enseignants oeuvrant dans des écoles du primaire accueillant une forte proportion d’élèves issus de milieux défavorisés. Les caractéristiques des milieux défavorisés et les réalités quotidiennes des enseignants oeuvrant dans ces milieux nous amènent, par le fait même, à nous interroger sur les facteurs facilitant ou freinant la mise en place d’activités de CEF.
Les recherches montrent qu’il existe un lien significatif entre le milieu de vie défavorisé de certains élèves et le décrochage scolaire. Par ailleurs, d’autres auteurs indiquent que la CEF est un facteur de protection contre le décrochage scolaire. Les enseignants et les parents jouent des rôles prédominants dans la réussite éducative des élèves. Les enseignants ont un rôle de leadership à jouer dans ce travail conjoint et leur attitude, leur approche et les activités qu’ils proposeront aux parents peuvent avoir un impact majeur sur la nature de l’engagement des parents ainsi que sur l’encadrement de leur enfant. Par ailleurs, les enseignants rencontrent des facteurs qui facilitent ou qui freinent la mise en place d’activités de collaboration avec les parents. Certains modèles de collaboration école-famille, par exemple le modèle partenarial d’Epstein, permettent de guider et de cadrer la collaboration, et ce, en plus de mettre en lumière les besoins des parents et des élèves.
Cette recherche s’inscrit dans une posture épistémologique qualitative/interprétative pour laquelle l’échantillon est composé de neuf enseignants travaillant dans sept écoles primaires ayant un indice de milieu socioéconomique de 8, 9 ou 10 à la rentrée scolaire. La collecte des données s’est réalisée en trois étapes, soit 1) l’administration d’un questionnaire qualitatif individuel auprès des neuf enseignants-participants (EP); 2) la réalisation d’un entretien de groupe (focus group) et 3) la réalisation d’un entretien individuel auprès de sept des neuf EP. L’analyse s’est fondée sur une triangulation exhaustive des données, suivie d’une analyse thématique.
Les résultats nous amènent à constater que les enseignants établissent une diversité d’activités touchant surtout aux activités de communication ou aux activités de volontariat relatives à la vie scolaire auxquelles les parents peuvent participer. En ce qui concerne la mise en place, les enseignants reconnaissent que leur comportement et leur attitude positive peuvent influencer favorablement la participation et la collaboration des parents. Une communication adaptée aura également des effets positifs sur la collaboration, alors qu’une communication ne prenant pas en considération les caractéristiques des milieux défavorisés aura l’effet contraire. La relation qu’ont les enseignants avec l’organisme de participation parentale (OPP) va aussi influencer la collaboration de manière positive ou négative. Finalement, le contexte d’enseignement dans des écoles rurales peut être un facteur facilitant la collaboration avec les parents.
Les enseignants ont mentionné ne pas avoir reçu de formation spécifique relativement à la CEF en milieu défavorisé. Une formation plus adéquate pourrait réduire plusieurs facteurs freinant, tout en favorisant la pratique et le maintien des facteurs facilitant la mise en place d’activités de collaboration. Les enseignants mettent en scène une diversité d’activités. Toutefois, cette diversité touche surtout à la communication et au volontariat. À cet effet, certaines activités servant à accompagner et à outiller le parent dans son rôle parental et facilitant la période d’aide aux devoirs à la maison pourraient être développées et valorisées. Les modèles partenariaux amènent à voir plus loin en faisant du parent un partenaire égalitaire à part entière et, par la même occasion, les connaissances de l’un et de l’autre deviennent ainsi complémentaires. En définitive, la transformation de l’OPP vers une « équipe-action » pourrait contribuer à faire des parents des partenaires en leur laissant davantage d’espace lors de la prise de décision, et cela, en plus de favoriser la communication entre les parents et les enseignants.

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:2996
Date05 1900
CreatorsCôté, Philippe
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/2996/

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