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Progresser dans la formation doctorale en sciences de l'humain et du social : individus et structure en tension

La présente thèse porte sur les enjeux de la progression dans la formation doctorale en sciences de l’humain et du social (SHS). Dans la plupart des pays occidentaux, les administrations universitaires se disent préoccupées par les délais d’achèvement et les faibles taux de diplomation au doctorat. S’il est admis que les aptitudes intellectuelles ne suffisent pas pour progresser dans les études doctorales, les recherches menées jusqu’ici montrent que les modalités de la formation, ainsi que le milieu et le contexte d’études dans lesquels celle-ci s’inscrit ont des répercussions sur l’expérience doctorale. Peu d’études portent toutefois sur la façon dont l’interaction de facteurs individuels et structurels peut affecter la progression dans ce processus de formation. En nous appuyant sur la théorie de la structuration de Giddens (2005), nous postulons dès lors que certaines valeurs, traditions et pratiques propres au monde académique – perpétuées, volontairement ou non, par les acteurs universitaires – peuvent nuire à la progression des doctorant-e-s. Afin d’examiner la question, une étude de cas instrumentale à visée compréhensive (Stake, 1994) a été réalisée. Six facultés des SHS d’une université canadienne ont été ciblées pour constituer le cas à l’étude. Outre l’analyse d’un ensemble de documents institutionnels relatif à la formation doctorale dans le contexte étudié, 36 doctorant-e-s issus de 19 disciplines ainsi que quatorze professeur-e-s et cinq administrateurs universitaires (directions de programmes/doyens/vices-doyens) ont été rencontrés dans le cadre d’entretiens semi-directifs. Nos résultats ont dans un premier temps permis de tracer un portrait descriptif détaillé du cas à l’étude. Les particularités de l’organisation formelle et tacite de la formation doctorale en SHS dans le contexte étudié ainsi que les défis qu’elle sous-tend ont été circonscrits, de même que les stratégies à privilégier – du point de vue des participant-e-s – pour progresser dans la formation. Dans un deuxième temps, il a été possible de montrer, d’une part, que c’est bien à la jonction de facteurs individuels et structurels que se situe la problématique de la progression dans la formation doctorale en SHS et des faibles taux de diplomation qui la caractérisent. D’autre part, la portée systémique d’une telle problématique a été mise au jour : à travers leurs choix, leurs attitudes et leurs pratiques, les acteurs universitaires contribuent à la reproduction de façon de faire et de penser « attendues » ou « admises » dans leur milieu, dont certaines ont le potentiel de nuire à la progression dans la formation doctorale. / This thesis addresses the challenges of progressing through PhD training in the human and social sciences. In most Western countries, universities express concern about completion times and graduation rates at the doctorate level. While, admittedly, intellectual abilities alone are not sufficient to successfully progress through a PhD program, the current knowledge indicates that modes of training and the contexts and conditions in which the training takes place also have a major impact on the process. However, few studies examine how individual and structural factors interact and impact PhD students’ paths. Based on Giddens’ theory of structuration (2005), we postulate that some traditions, practices and mentalities specific to the academic world — perpetuated, deliberately or not, by the scholarly community — likely impede students’ progress and maintain low graduation rates over time. To address this issue, we opted for a comprehensive, instrumental case study approach (Stake, 1994). Six human and social sciences faculties at a Canadian university were selected to define the case. In addition to analyzing institutional documents pertaining to PhD training in this specific context, we carried out semi-structured interviews with 36 PhD students from 19 different programs, 14 thesis supervisors and five academic administrators (program directors, deans and vice deans). Our results first provided a descriptive overview of the case under study. The specificity and the underlying challenges of the formal and tacit organization of the selected PhD training context were outlined, as well as the strategies that participants considered the most effective to progress. Second, the results verified that the challenges of PhD training in the human and social sciences are situated at the junction of individual and structural factors. Moreover, these issues may be understood at a systemic level: through their choices, attitudes and practices, PhD students, thesis supervisors and academic administrators contribute to perpetuated “expected” or “taken for granted” ways of acting and thinking, some of which potentially hinder PhD students’ progress.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/27278
Date24 April 2018
CreatorsSkakni, Isabelle
ContributorsPicard, France
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xiv, 230 pages), application/pdf
CoverageCanada
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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