Le directeur musical trouve son origine dans plusieurs mutations musicales survenues entre le XVIIe et le XVIIIe siècles et qui se cristallisent dans un individu, Lully. Celui-ci représente un premier modèle à la fois compositeur, directeur, interprète, entrepreneur, dont les éléments constitutifs structurent la notion de directeur musical depuis cette époque. L’éclatement des fonctions dont il fait ensuite l’objet produit avec Habeneck un nouveau modèle, chef d’orchestre fondateur et entraîneur d’orchestres. Plusieurs nouveaux modèles naissent à partir de la fin du XIXe siècle. Ils illustrent des profils inventeurs, entrepreneurs et citoyens. Parallèlement, deux situations atypiques apparaissent, les festivals sans orchestre permanent et les orchestres refusant la présence d’un chef d’orchestre.Le modèle en vigueur aujourd’hui en France emprunte à ces différents modèles. Le directeur musical exerce plusieurs missions répondant aux attentes multiples de son environnement, mais il souffre d’une absence de reconnaissance institutionnelle véritable. La question se pose même parfois : est-il nécessaire ? Par ailleurs, les règles habituellement applicables aux artistes s’appliquent difficilement au directeur musical.Enfin, des pouvoirs concurrents réduisent son champ de compétence et celui de la programmation lui échappe. Il en porte une part de responsabilité car ses ambitions de carrière en tant que chef d’orchestre l’ont rendu au fil du temps de moins en moins présent. Derrière ce modèle original de directeur musical en France, c’est peut-être une conception des institutions propre à notre pays qui est révélée. / The music director has his own origin in important musical transformations which arose between the 17th and the 18th centuries. These mutations with Lully gave birth to a prototype who is at the same time composer, musician, performer, businessman, and who has been moulding the figure of the music director from this period onwards. Then, when these various duties split, a new profile of music director emerged, as an orchestra-founder and -trainer, embodied by Habeneck.From the end of 19th century, new models were implemented, such as inventors, entrepreneurs and citizens thoroughly committed to their community. Beside, some festivals have their own orchestra, but no permanent conductor. Some other orchestras simply refuse to be lead by a stable or non-stable conductor.The music director of our century in France is the heir of these various models. He has numerous duties and needs to demonstrate evidence of great skills, since he has to come up to the expectations of a wide and versatile environment. But, at the same time, his uniqueness and value are not really appreciated and the wolrdwide competition between conductors led him to be less present and therefore to give up a substantial part of his powers, related to programming and artistic direction. To some extent, the situation of the music director in France is reflecting the institutional system of this country.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010PA040081 |
Date | 29 September 2010 |
Creators | Demonet, Gilles |
Contributors | Paris 4, Pistone, Danièle, Dupuis, Xavier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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