Le sujet de la gestion du risque m’a toujours interpelée, surtout après que j’ai vécu deux ouragans et un tremblement de terre dévastateurs au Salvador. Bien qu’on ait assez écrit sur le sujet en le reliant souvent aux changements climatiques, on ne sait pas comment les organisations gouvernementales et civiles vivent cette gestion du risque au quotidien. À partir d’une étude ethnographique de la Commission de la protection civile de la Mairie de Tecoluca au Salvador, j’observais les processus qui se mettent en place dans la recherche et l’analyse des facteurs structuraux causant les situations de vulnérabilité. Pour ce faire, j’adoptais une approche basée sur l’étude des interactions, mobilisant les théories de la cognition distribuée et de l’acteur réseau. Comme je le montre, la gestion du risque, vue comme un processus participatif, se caractérise, d’une part, par la coopération et la coordination entre les personnes et, d’autre part, par la contribution d’outils, de technologies, de documents et de méthodes contribuant à la détection de risques. Ceci exige la mobilisation de connaissances qui doivent être produites, partagées et distribuées entre les membres d’un groupe à travers les divers artéfacts, outils, méthodes et technologies qu’ils mobilisent et qui les mobilisent. À ce sujet, la théorie de la cognition distribuée permet d’explorer des interactions qui se produisent au sein d’un groupe de travail en se focalisant sur ce qui contribue à l’acte de connaitre, conçu comme une activité non pas seulement individuelle, mais surtout collective et distribuée. Par ailleurs, la théorie de l’acteur-réseau me permet, quant à elle, de montrer comment dans l’exécution de cette tâche (la gestion du risque), la contribution active d’acteurs non humains, tant en soi qu’en relations avec les acteurs humains, participe de l’activité de détection et de prévention du risque. / The subject of risk management has always interested me, especially after I lived through two hurricanes and a devastating earthquake in El Salvador. Although there is a lot of literature on this subject, often linked to the question of climate change, we do not know how governmental and civil organizations deal with risk management on a daily basis. Based on an ethnographic study of the Civil Protection Commission of the mayoralty of Tecoluca, El Salvador, I observed processes that are taking place in the research and analysis of structural factors causing situations of vulnerability. To do this, I adopted an approach based on the study of interactions, involving the theory of distributed cognition and actor-network theory. As I show, the risk management seen as a participatory process is characterized, on one side, by the cooperation and coordination of individuals and, on the other side, by the contribution of tools, technologies, materials and methods that contribute to the detection of risk. This requires the mobilization of knowledge that must be produced, shared and distributed among the members of a group through the various artefacts, tools, methods and technologies that they mobilize and that mobilize them. In this regard, the theory of distributed cognition allows me to explore the interactions that occur within a working group by focusing on what contributes to the act of knowing, an activity is not just individual but also collective and distributed. Moreover, the actor-network theory allows me to show how in the execution of this task (risk management), the active contribution of non-human actors, both by themselves and in relation to human actors, participates in activities of detection and risk prevention.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/10019 |
Date | 03 1900 |
Creators | Arce Arguedas, Maria Lourdes |
Contributors | Cooren, François |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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