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Douleur à l'épaule reliée à la coiffe des rotateurs : est-ce que le type d'exercices influence les résultats? - Un essai clinique randomisé

Thèse ou mémoire avec insertion d'articles / La douleur à l'épaule est une atteinte musculosquelettique très prévalente. En effet, près de 70% de la population vivra un épisode de douleur à l'épaule au cours de leur vie. Malheureusement, dans la moitié des cas, la douleur aura persisté ou récidivé 12 mois après son apparition initiale, ce qui démontre sa tendance à chroniciser. Pour identifier la majorité des atteintes musculosquelettiques se traduisant par une douleur à l'épaule, le terme douleur à l'épaule reliée à la coiffe des rotateurs (DERCR) a été suggéré afin d'englober les multiples libellés diagnostiques rencontrés tels que la tendinopathie de la coiffe des rotateurs, le syndrome d'abutement et la douleur sous-acromiale pour ne nommer que ceux-ci. Malgré l'abondance d'interventions disponibles pour la prise en charge de cette condition, près de 30% des individus ne rapportent pas d'amélioration significative à la suite de leur prise en charge, et ce, quelle qu'elle soit. De multiples raisons pourraient expliquer cette absence de succès. Parmi celles-ci, le choix des exercices a été proposé puisqu'il n'existe pas de consensus sur le meilleur type d'exercice à privilégier. Il y a aussi peu d'études de bonne qualité comparant directement les exercices de renforcement et les exercices de contrôle moteur lesquels sont les deux catégories d'exercices les plus fréquemment utilisées avec la population présentant une douleur à l'épaule. Le premier objectif de cette thèse était de réaliser un essai clinique randomisé comparant trois façon différente de prendre en charge la DERCR: l'éducation, l'éducation combinée à des exercices de renforcement et l'éducation combinée à des exercices de contrôle moteur. À la suite de cette prise en charge de 12 semaines, les résultats ont démontré que les trois interventions ont mené à des améliorations statistiquement et cliniquement significatives au niveau de la douleur et de la fonction, mais que l'ajout d'exercices (renforcement ou contrôle moteur) à l'éducation n'a pas mené à des bénéfices additionnels. Ainsi, les cliniciens et les patients peuvent considérer l'éducation comme une intervention efficace pour la prise en charge de la douleur à l'épaule. Ils peuvent aussi considérer inclure des exercices bien qu'il ne soit pas encore clair à quelle catégorie de patients l'ajout d'exercices bénéficierait le plus. Un autre objectif de cette thèse était d'explorer le rôle que l'auto-efficacité face à la douleur et les attentes face à l'efficacité de l'intervention reçue peuvent avoir sur le pronostic de la douleur à l'épaule et si l'intervention reçue peut avoir un effet médiateur sur ces deux variables dans le temps. Pour ce faire, nous avons utilisé le Pain Self-Efficacy Questionnaire (PSEQ) pour objectiver l'auto-efficacité face à la douleur puisqu'il a été identifié comme le questionnaire le plus fréquemment utilisé par les cliniciens pour mesurer ce construit. Nous avons réalisé une revue systématique de ses qualités métrologiques afin de valider qu'il s'agissait bien d'un outil approprié. Notre revue systématique a dévoilé que le PSEQ présente une validité, une fidélité et une sensibilité au changement excellentes, mais que d'autres études de haute qualité sont nécessaires pour déterminer la sensibilité au changement de ce questionnaire dans des populations autres que celles présentant une lombalgie chronique. Puisqu'il n'y avait pas de version française, nous avons traduit, adapté et évalué les qualités métrologiques de la version canadienne française du PSEQ. Ce processus d'évaluation rigoureux a permis d'établir que la version canadienne française du PSEQ est fidèle, valide et sensible au changement et peut être utilisée pour évaluer l'auto-efficacité face à la douleur chez des francophones présentant une DERCR. Finalement, les analyses secondaires de données réalisées à la suite de l'essai clinique randomisé ont permis de mettre en lumière que l'auto-efficacité face à la douleur et les attentes des patients quant à l'efficacité de l'intervention se sont améliorés dans le temps. De plus, les personnes dont les symptômes s'étaient résolus à la suite de l'intervention de 12 semaines présentaient des niveaux plus élevés de ces deux variables. Les cliniciens devraient considérer objectiver l'auto-efficacité face à la douleur et les attentes des patients quant à l'efficacité de l'intervention chez les personnes atteintes de DERCR, car il s'agit d'importants indicateurs du pronostic. / Shoulder pain is a very prevalent musculoskeletal disorder. Nearly 70% of the population will experience an episode of shoulder pain over the course of their lifetime. Unfortunately, in half of the cases, the pain will have persisted or recurred 12 months after its initial onset, which highlights its tendency to become chronic. To identify most musculoskeletal conditions that result in shoulder pain, the label rotator cuff shoulder pain has been suggested to encompass the multiple diagnostic labels encountered such as rotator cuff tendinopathy, impingement, and subacromial pain just to name a few. Despite the abundance of interventions available for the management of this condition, nearly 30% of individuals do not report any significant improvement following their treatment. There are multiple reasons for this lack of success. Among them, the choice of exercises has been suggested since there is no consensus on the best type of exercise to use. There are also few good quality studies directly comparing strengthening exercises and motor control exercises, the two most used categories of exercise with the rotator cuff related shoulder pain population. The first objective of this thesis was to conduct a randomized clinical trial comparing three different ways (education, education combined with strengthening exercises, education combined with motor control exercises) to manage rotator cuff related shoulder pain. Following this 12-week intervention, results showed that all three interventions led to statistically and clinically significant improvements in pain and function, but that the addition of exercises (strengthening or motor control) to education did not lead to additional benefits. Clinicians and patients may consider education as an effective intervention for the management of shoulder pain. They may also consider including exercises, although it is not yet clear which category of patients would benefit most from the addition of exercises. Another goal of this thesis was to explore the role that pain self-efficacy and patients' expectations of intervention effectiveness may have on the prognosis of shoulder pain and whether the intervention received may mediate these two variables over time. To do this, we used the Pain Self-Efficacy Questionnaire (PSEQ) to assess pain self-efficacy since it has been identified as the most frequently used questionnaire by clinicians to measure this construct. We conducted a systematic review of its metrological qualities to validate whether it was an appropriate tool. Our systematic review revealed that the PSEQ has excellent validity, reliability, and responsiveness, but that further high-quality studies are needed to determine the responsiveness of this questionnaire in populations other than those with chronic low back pain. Since no French version was available, we translated, cross-culturally adapted, and subsequently evaluated the metrological qualities, including responsiveness, of the Canadian French version of the PSEQ. This rigorous evaluation process established that the Canadian French version of the PSEQ is valid, reliable, and responsive and can be used to assess pain self-efficacy in French-speaking patients with rotator cuff related shoulder pain. Finally, secondary analyses of data following the randomized clinical trial found that pain self-efficacy and patients' expectations of the effectiveness of the intervention improved over time and that those whose symptoms resolved following the 12-week intervention had higher levels of both variables. Clinicians should consider assessing pain self-efficacy and patient expectations of intervention effectiveness in people with rotator cuff related shoulder pain, as these are important prognostic indicators.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/127806
Date26 March 2024
CreatorsDubé, Marc-Olivier
ContributorsRoy, Jean-Sébastien, Desmeules, François
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeCOAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xvii, 255 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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