Ce mémoire repose sur la notion que l'industrie pharmaceutique mondiale traverse une sévère
« crise » de productivité (Wood Mackenzie, 2003 ; Van Arnum, 2003; Banerjee et al., 2001 ; Bolten et DeGregorio, 2002; Graves et Langowitz, 1996). Depuis les dernières années, l'industrie a peu innové en nouveaux médicaments commercialisés annuellement. Pourtant, les investissements n'ont cessé de croître, passant de 1,3 milliard de dollars U.S. en 1977, à 32,1 milliards de dollars U.S. en 2002 (PhRMA, 2004). La diminution du nombre d'approbations de nouveaux médicaments, combinée à l'augmentation croissante des dépenses en R-D, ont eu pour effet d'augmenter substantiellement le coût moyen de production estimé d'un nouveau médicament. Les données disponibles montrent l'émergence d'une nouvelle structure de coûts. Celle-ci semble avoir provoqué un changement dans la perception des grandes firmes au sujet de la taille minimale efficace (TME) permettant de conserver un avantage concurrentiel; puisque dès le début des années 1990, d'importantes vagues de fusions et d'acquisitions furent constatées dans ce secteur. Malgré la consolidation de l'industrie, les données disponibles montrent que la productivité continue de décroître. Face à cette situation, plusieurs universitaires et acteurs de l'industrie se sont penchés sur les causes possibles de cette
« crise » de productivité (James, 1994; Drews et Ryser, 1996; Christensen, 1997). Cependant, aucun chercheur ne s'est intéressé à l'apport d'une modélisation structurelle par rétroaction de ces difficultés. De la revue de la littérature semble émerger un cercle vicieux stratégique (nommé
« paradoxe stratégique ») qui permet de montrer que les stratégies déployées par les grandes firmes de l'industrie pourraient ne pas produire les résultats escomptés à moyen et long terme. Appuyée par une collecte de données exhaustive, cette recherche propose une modélisation par la dynamique des systèmes du « pipeline » d'études cliniques, de fabrication et de commercialisation des 14 meneurs de l'industrie mondiale. L'objectif de la recherche consiste à analyser et à comprendre les diverses influences et rétroactions entre les variables et leurs impacts sur l'état de ce système. L'analyse des comportements du modèle a permis d'illustrer, par la simulation, le « choc global » du paradoxe stratégique sur la productivité. Sommairement, le modèle montre que les stratégies mises en place pour contrer la crise de productivité auraient des répercussions inattendues sur l'état du système. Les stratégies déployées contribueraient, de fait, à entretenir les difficultés associées à la productivité et ainsi à accentuer la « crise » actuelle. La simulation de divers scénarios permet d'évaluer et d'exposer de manière systémique les causes possibles de ce paradoxe. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Industrie de la recherche pharmaceutique, Dynamique des systèmes, Modélisation, Crise de productivité, Paradoxe stratégique, Fusions et acquisitions (F-A).
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2018 |
Date | January 2006 |
Creators | Lavigne, Jean-François |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, PeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2018/ |
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