Return to search

La Quatrième Croisade : analyse du traité de Venise

Ce mémoire porte sur le traité de Venise de 1201, passé entre les barons de la Quatrième Croisade et la république de Venise, pour l’affrètement d’une flotte incluant transport et vivres. L’étude du Traité est d’autant plus importante que, les croisés manquant à leurs obligations, cet accord eut un impact déterminant sur la suite de la Croisade, se plaçant ainsi au cœur de sa déviation vers Constantinople.
Le mémoire analyse d’abord la nature et l’ampleur des engagements pris par Venise, en essayant de quantifier et de mesurer en termes économiques le nombre de bateaux et de croisés transportés, ainsi que le poids et le coût des provisions pour hommes et chevaux. Cette analyse, basée sur la comparaison avec des contrats analogues, prouve que la somme de 85 000 marcs d’argent convenue avec les barons n’était en rien exagérée. Parallèlement, le mémoire évalue ce que pouvait signifier, dans le contexte économique de l’époque, une telle somme, et tente d’identifier les raisons pour lesquelles les croisés furent dans l’impossibilité d’honorer leur part du contrat.
Cette analyse montre que, contrairement à une certaine historiographie traditionnelle, il serait faux d’imputer aux Vénitiens la responsabilité du détournement de la Croisade ou de les taxer d’intransigeance, de cupidité, voire de duplicité. L’effort fourni par la République indique qu’elle mit tout en œuvre pour que l’entreprise fût une réussite. L’interruption du commerce, la construction de nombreux navires, la réquisition de milliers de marins pour manœuvrer la flotte et la logistique pour approvisionner des dizaines de milliers d’hommes témoignent toutes de l’ampleur de l’implication vénitienne. C’est le défaut de paiement des croisés, qui força le doge Henri Dandolo à se commettre plus avant encore, joignant irrémédiablement la fortune de la ville marchande à celle de l’expédition. / This master’s thesis is about the Treaty of Venice, made in 1201 between the Fourth Crusade’s barons and the Republic of Venice, regarding the transportation and provisioning of a fleet bound for the Levant. The importance of this study stems from the Crusaders’ default on their obligation, which had a decisive impact on the course of events, thus placing it at the heart of the Crusade’s deviation to Constantinople.
First, this study analyses the nature and scale of Venice’s undertaking, attempting to quantify and measure in economic terms the number of ships and passengers onboard, as well as the supplies’ weight and cost, for both men and horses. This analysis, based on analoguous contracts, proves the agreed sum of 85 000 silver marks was in no way exaggerated. Also, the analysis weighs the importance of such a sum in the economic context of the times, and tries to identify the reasons of the crusaders’ shortcomings.
Despite a certain traditional historiography, this analysis demonstrates that Venice cannot bear the brunt of the responsibility for the Crusade’s deviation, and that blaming their uncompromisingness, their greed, or even their duplicity, is wrong. The sheer effort provided by the Republic, indicates it took every measure to warrant the venture’s success. The interruption of far-away trade, the construction of numerous ships, the requisition of thousands of sailors to man them, and the logistics needed to supply tens of thousands, display well the Venetians’ dedication. It is the crusaders’ failure to pay which triggered doge Enrico Dandolo to commit further, thus irremediably joining his city’s fortunes to those of the expedition.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/8847
Date04 1900
CreatorsHupin, Éric
ContributorsBoglioni, Pietro
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

Page generated in 0.0016 seconds