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Évaluation des effets d'un programme de développement de l'empathie chez des enfants présentant des difficultés relationnelles

L'empathie est une composante essentielle, fondamentale de la compétence sociale. On la définit généralement comme une réponse affective aux émotions ou à la situation d'autrui (Eisenberg, 2000; Hoffman, 1982, 2000). Elle suppose la capacité de comprendre et d'éprouver les émotions d'une autre personne. Cette capacité serait généralement déficiente, parfois même absente, chez les personnes qui ont de graves problèmes de relation avec les autres. Pour tenter de promouvoir le développement de l'empathie, divers programmes ont été conçus, la plupart destinés aux adultes et aux adolescents. Quelques programmes destinés aux enfants ont été élaborés récemment. Le but de la présente recherche est de mettre au point, d'appliquer et d'évaluer les effets d'un programme de développement de l'empathie s'adressant à de jeunes enfants qui ont de graves problèmes de comportement qui affectent leurs relations avec les autres. Quatre enfants, deux filles et deux garçons, âgés de 7 ans participent à la recherche. Inscrits en première année du primaire, ils sont tous référés au service d'aide psychologique de leur école en raison de leurs problèmes de comportement. Outre des interventions ponctuelles, aucun d'entre eux ne bénéficie d'une aide psychologique soutenue. Les enfants participent à une série d'ateliers axés sur le développement des habiletés empathiques et des comportements prosociaux. Leurs habiletés empathiques sont évaluées à l'aide de l'échelle d'empathie de Bryant (1982) avant leur participation aux ateliers, après la fin des ateliers puis environ une année plus tard. Les enseignantes des enfants complètent, de leur côté, le Teacher Report Form (Achenbach & Rescorla, 2001) afin d'évaluer leurs problèmes de comportement aux trois temps de mesure. On note une amélioration significative des scores d'empathie suite à la participation des enfants aux ateliers. Au prétest, le score moyen d'empathie des enfants est inférieur à celui rapporté par Bryant (1982) dans son étude de validation auprès d'enfants du même groupe d'âge. Il est par la suite supérieur à ce score. La plupart des scores obtenus aux sous-échelles Agressivité, Transgression de règles et Problèmes sociaux du TRF avant la participation des enfants aux ateliers se situent dans la zone clinique ou critique. Des progrès apparaissent dès la fin des ateliers mais surtout au cours de l'année suivante. Plus précisément, les problèmes extériorisés et les problèmes sociaux diminuent de façon significative au cours de l'année suivant la fin des ateliers. Par contre, aucun changement significatif n'apparaît dans les problèmes intériorisés, c'est-à-dire dans les problèmes d'anxiété/dépression, de retrait/dépression et de plaintes somatiques. Un examen des scores de chacun des enfants à l'Échelle d'empathie de Bryant et aux sous-échelles du Teacher Report Form révèle, en outre, des différences individuelles considérables à la fois dans les conduites et dans les habiletés des enfants avant leur participation aux ateliers et par la suite. Malgré les progrès réalisés, il faut aussi souligner que le niveau d'agressivité des enfants demeure élevé. Les résultats obtenus montrent que la participation aux ateliers a entraîné une amélioration des habiletés empathiques des enfants, surtout chez ceux dont les scores d'empathie étaient au départ les plus faibles. Les jeux de rôle, discussions et autres activités utilisées lors des ateliers semblent donc avoir eu l'effet positif escompté sur le niveau d'empathie. Les changements comportementaux semblent se produire de façon plus progressive, ce qui suggère que les habiletés acquises par les enfants au cours des ateliers ont été peu à peu intégrées pour se répercuter sur leurs conduites. La lourdeur des problèmes présentés par les enfants qui ont participé à mon programme, la complexité et la gravité des situations auxquelles ils doivent faire face quotidiennement, en particulier, dans leur milieu familial, suggèrent cependant que seule une intervention plus globale, à laquelle participeraient leurs proches, pourrait avoir un impact significatif et durable à la fois sur le niveau d'empathie des enfants et sur leurs compétences sociales.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.1623
Date January 2008
CreatorsDaniel, Colette
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse acceptée, PeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/1623/

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