Le problème du rendement scolaire inférieur des enfants des milieux défavorisés est, depuis environ une quinzaine d'années, l'objet d'un intérêt à peu près mondial. Dans plusieurs pays d'Occident, on a mené des études où le lien entre l'appartenance à une classe sociale inférieure et le bas rendement scolaire apparaît clairement (Girard, 1961; Vaizey, 1967). Au moins une étude, au niveau international (Brimer et Pauli, 1971), démontre que ce problème est universel. Cette étude indique que l'apprentissage de la langue maternelle y joue un rôle prépondérant. Les écoliers du Québec n'échappent pas à ce phénomène. L'analyse des statistiques des commissions scolaires, notamment celles de la Commission des écoles catholiques de Montréal et de certaines agences sociales permettent de le constater (Conseil de développement social de Montréal, 1966; Conseil supérieur de l'éducation, 1971). A l'instar de nombreuses recherches sur le langage en milieu défavorisé, la présente étude est née d'un intérêt pour les liens entre le langage et le rendement scolaire des écoliers de milieu défavorisé. Les multiples études sur le langage et les problèmes scolaires des enfants de milieux dits défavorisés ont accordé relativement peu d'attention à la compréhension du langage en général et à la compréhension du langage du maître en particulier. Malgré cet apparent manque d'intérêt, la question paraît très pertinente à l'ensemble du problème du mauvais rendement scolaire des enfants des milieux défavorisés. Le langage occupe une place privilégiée dans l'enseignement tel qu'il se pratique généralement. C'est le principal médium de transmission de l'information, si l'on considère le langage oral et écrit. Si l'enseignant est peu ou mal compris de ses élèves de niveau socio-économique inférieur, une part importante de son activité d'enseignement est inopérante puisqu'il ne transmet pas à ces élèves l'information qu'il veut communiquer. La faiblesse du rendement scolaire de ces élèves aurait alors une cause au tout début de la chaîne de communication, c'est-à-dire dans la situation d'apprentissage. En outre, la même difficulté se présenterait à l'autre extrémité de la chaîne de communication au moment où l'apprentissage est évalué. En effet, si l'élève ne comprend pas les directives verbales que l'enseignant lui donne pour exécuter la tâche d'évaluation, lors d'un examen, par exemple, il ne peut accomplir correctement cette tâche. Si le problème existe, la partie verbale de l'enseignement est inefficace, elle ne produit pas l'apprentissage visé chez l'enfant de milieu défavorisé. Cet enfant n'apprendrait pas à l'école parce que c'est comme si l'école ne lui enseignait pas. S'il n'existe pas de telle difficulté de communication, les implications pour l'enseignement sont tout autres. La question que soulève la présente recherche est donc celle de savoir si les enfants de la classe sociale inférieure comprennent le langage de leurs enseignants. Jusqu'à maintenant, les éléments de réponse à la question sont très partiels. La recherche sur ce problème n'a guère dépassé la phase exploratoire. De plus, en milieu québécois, tout reste à faire. La question demeure donc entière. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/17721 |
Date | 11 April 2018 |
Creators | Baillargeon, Madeleine |
Contributors | Leduc, Aimée |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 87 f., application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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