Ce travail de thèse en Géographie Humaine a pour objectif d’identifier et d’analyser les valeurs qui font entrer le massif forestier des Landes de Gascogne dans un processus dit de patrimonialisation au travers des discours et actions de ses acteurs. Affecter des valeurs à un espace forestier, le patrimonialiser ne correspond plus simplement à la mise en place d’espaces protégés où le « exceptionnel » est adoubé. Le processus ne se définit plus par la simple protection officielle qui soustrait à l’action humaine des éléments jugés remarquables : des objets et des espaces de plus en plus communs et quotidiens sont également appropriés par des groupes sociaux variés tout autant spécialistes qu’ « amateurs ». Le massif forestier des Landes de Gascogne constitue, selon nous, un espace exemplaire pour traiter de cette appropriation d’un espace forestier « ordinaire », qui n’a, a priori, rien de « remarquable », du moins, selon les critères de la patrimonialisation institutionnelle. Forêt d’origine artificielle à vocation de production en grande majorité privée, le massif forestier landais a toujours été plus ou moins décrié pour sa gestion intensive remettant en cause sa capacité à être porteuse de valeurs autres qu’économique et pouvant aller jusqu’à remettre en question son statut de forêt. Pour autant, bien que la vocation productive de ce massif soit sa raison d’être, la forêt landaise est aussi porteuse de valeurs culturelles, naturalistes et sensibles qui la font entrer dans une volonté de préservation qui dépasse, et parfois se confronte, à sa simple importance économique. La dernière tempête Klaus de Janvier 2009, a permis d’à la fois révéler et catalyser ses valeurs qui, face à un tel bouleversement, s’exacerbent. Aborder la patrimonialisation de cet objet forestier à part entière, partagé entre nature et culture, permet ainsi de questionner l’idée même de patrimoine naturel et le processus qui le sous-tend. La thèse s’appuie sur l’analyse d’une centaine d’entretiens semi-directifs effectués auprès de différents acteurs du massif (sphère forestière privée et publique, élus, collectivités territoriale, Parc Naturel Régional, milieu associatif) et menés selon une double échelle d’analyse (de l’échelle « massif » à l’analyse plus localisée de quatre terrains d’étude). / This thesis in Human Geography aims to identify and analyze the values which imply an heritage process through the words and actions of its actors. To associate a forest with values, to launch an heritage process does not mean only to set it as a protected area where the exceptional character of this area is acknowledged. This process cannot be reduced to official protection, preserving from human activities some elements considered as remarkable: more and more common areas and elements are equally owned by different social groups, specialists just as much as amateurs. With this regards, the forest of Landes de Gascogne constitutes a good example of heritage process of a common and ordinary forest, with nothing “remarkable” at first sight, at least according to the usual criteria of institutional natural heritage. This artificial forest has a production purpose and is privatized for its vast majority. Therefore, this forest has always been more or less pointed out for its intensive exploitation, questioning its ability to circulate values outside economic ones, and even the legitimacy of its status as a forest. Nevertheless, and however its production purpose is its first determination, this forest is also carrying cultural, natural and sensible values which generate a willingness of preservation going beyond, or even confronting the simple economic concern. The last storm in January 2009, Klaus, enabled to unveil and catalyze those valued, which, in front of such an event, became clearer. To consider the heritage process of this forest as a whole, shared between nature and culture, also allows pondering over the idea of natural heritage in itself and the process behind. This thesis has been written thanks to the analysis of a hundred of semi-structured interviews of different actors of the forest (private and public areas, elected representatives, local communities, Regional Natural Parc, associations) and realized according to a double-scale analysis (from the whole forest scale to the more localized analysis of four different field studies).
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PAUU1011 |
Date | 08 December 2012 |
Creators | Pottier, Aude, Marie-Emilie |
Contributors | Pau, Berdoulay, Vincent |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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