Résultat d’un accord de coopération intergouvernemental passé entre les ministres de l’enseignement de quatre pays réunis à la Sorbonne en 1998, le processus de Bologne n’est pas resté longtemps sous le contrôle des seuls États. En 2001, les ministres ont créé un groupe de suivi composé des représentants des pays membres du processus et de la Commission européenne, de l’EUA (association des universités européennes), de l’EURASHE (association européenne des établissements d’enseignement supérieur), de l’ESIB (union des associations étudiantes nationales) et du Conseil de l’Europe, ces quatre derniers bénéficiant d’un statut temporaire et de membre consultatif. Depuis 2001, la Commission européenne joue un rôle central dans le processus de Bologne, à côté d’organisations d’acteurs qui se voient forcées de discuter de sujets qui les ont précédemment divisés et qui modifient leurs relations au niveau national. Depuis 2005, la Commission a le droit de voter dans un processus d’européanisation lancé dans un domaine qui reste de compétence nationale. Elle a ainsi pu orienter la réforme des universités, veut définir la bonne institution, la bonne science et le bon enseignement.Cette thèse s’intéresse au mécanisme de prise de décision du processus de Bologne. Elle analyse les réseaux qui constituent le nouvel espace sociopolitique dans l’enseignement supérieur, les tactiques développées par ses acteurs. Elle retrace les actions qui ont été déployées par la Commission européenne pour pouvoir intégrer le processus de Bologne et contrôler les politiques du supérieur. Cette thèse prend ses supports théoriques dans les travaux de Foucault (et ses concepts de dispositif, de gouvernementalité, de rapport pouvoir/savoir, de régime de vérité) et dans la théorie de l’acteur-réseau de Callon et Latour (avec les concepts du processus de traduction). Les supports théoriques secondaires proviennent des travaux de Boltanski et Thévenot, de Kingdon, de l’institutionnalisme.L’argument de cette thèse est qu’en 1998, le ministre français Claude Allègre (initiateur du processus) a activé un "dispositif européen de l’enseignement supérieur", qui a été progressivement orienté par la Commission européenne. Avec les concepts de la sociologie de la traduction, ce travail décrit les différentes étapes qui ont permis à la Commission de devenir le "macroacteur" ou l’"acteur-réseau" du processus de Bologne. / As the result of an intergovernmental agreement of cooperation between the ministers of higher education of four states at the Sorbonne in 1998, the Bologna process was initially steered by the representatives of the states. Its initiator, the French minister Claude Allègre, had explicitly excluded the European Commission from the exclusive club of the initiators of the process. The Bologna process to create a "European Higher Education Area" did not remain for long under the control of the states alone. In 2001, at the summit of Prague, the ministers created a follow-up group composed by the representatives of the states and the European Commission, to which was added the EUA (European University Association), the EURASHE (European Association of Institutions of Higher Education), the ESIB (National Unions of Students in Europe) and the Council of Europe. Since 2001, the European Commission plays a central role in the Bologna process, alongside actor’s organizations who see themselves forced to discuss issues that had previously divided them and to modify their relationships at a national level. Since 2005, the Commission has the right to vote in the follow-up group of the Bologna process, in a Europeanization process in a field of national competence. The Commission has oriented the reform of the university, would like to define the good institution (with European Institute of Technology as model) and the good science (with the European Research Council). The Commission promotes its "knowledge triangle" composed by education, research and innovation.This thesis focuses on the decision making mechanism of the Bologna process. It analyses the networks that constitute the new sociopolitical area in higher education, the strategies and the tactics developed by its actors. Moreover, this thesis analyzes the actions of the European Commission to integrate the Bologna process and to control higher education policies. This thesis takes its theoretical support on Foucault’s work (especially concept of device, governmentality, knowledge/power report, regime of truth) and on the Actor-network theory from Callon and Latour (with some of the concept of translation process). Some second theoretical support comes from the work of Boltanski and Thevenot, Kingdon (with policy entrepreneurs), the institutionalism (with Morpey and Huisman).The argument of this thesis is that Allègre has activated a "European device of higher education" in 1998, a device progressively oriented by the European Commission. With the concept of translation sociology, this work describes the different stage traversed by the European Commission to become the "macroactor" or the "actor-network" of the Bologna process.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2009LYO20023 |
Date | 29 May 2009 |
Creators | Croché, Sarah |
Contributors | Lyon 2, Facultés universitaires catholiques de Mons (Belgique), Derouet, Jean-Louis, Charlier, Jean-Émile |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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