La thèse prend comme objet d’étude des artisans colombiens entre 1880 et 1930 dans les villes de Medellín et Bogotá. Elle les considère comme des sujets fondamentaux dans les dynamiques qui se sont développées pendant cette période. Au-delà de la description du monde artisanal, la recherche s’intéresse à la manière dont ce secteur est devenu un agent qui a réagi aux phénomènes à l'échelle nationale et transnationale. Dans le premier sens, en Colombie, les liens sociaux et les formes de production que les artisans avaient enfanté depuis des siècles ont été actifs et exprimés de diverses manières, comme la révolte qui a éclatée à Bogotá en 1893 et les publications dans les journaux des artisans. L’Hégémonie conservatrice qui a conduit la Colombie à la fin du XIXe siècle avait pour un de ses objectifs l’enseignement technique, en particulier pour les artisans, afin de remplacer la fonction exercée par les corporations et de préparer la main-d’œuvre à l’industrie. Dans ce contexte, il y eu une prolifération d'établissements d'enseignement des connaissances de base et techniques avec une composante morale importante. Cette recherche s'intéresse à l'analyse des écoles d'art et métiers et rend compte des réactions du secteur artisanal à la professionnalisation de leurs métiers et aux changements requis par l'intention de mettre en œuvre l'industrialisation. Bien que le phénomène de l'enseignement technique aide à comprendre les caractéristiques de l'artisan colombien au cours de la période étudiée, cela ne peut être compris sans une observation plus large.Basée sur l'approche de l'histoire globale des connexions, la présente recherche permet de comprendre, du point de vue peu exploré par l'historiographie, comment l'expérience des artisans en Colombie aux portes de l'industrialisation a dépassé la réalité nationale. Les phénomènes transnationaux tels que l’insertion sur le marché, la professionnalisation et la spécialisation des métiers par le biais de l’enseignement technique et la circulation des connaissances et des personnes faisaient partie de la dynamique du monde artisanal.Dans ce contexte, les espaces d’internationalisation des connaissances, tels que les Congrès d’enseignement technique et les Expositions Universelles, ont permis la circulation de nouvelles techniques, de connaissances artisanales et la socialisation des méthodes d’enseignement. De même, ils ont encouragé la mobilité des personnes liées à ces questions, comme ce fut le cas pour les personnages colombiens, y compris certains artisans. Les voyages en Europe ont permis de connecter le monde artisanal aux nouvelles avancées, mais ils n'étaient pas le seul moyen par lequel les artisans étaient connectés aux techniques européennes. Les congrégations religieuses et les associations de laïcs étaient un autre mécanisme qui favorisait la circulation du savoir artisanal en Colombie. Les Lasalliens, les Salésiens et les Sœurs de la Présentation ont fondé des institutions pour se former aux connaissances techniques avec une forte composante morale.Enfin, entre les phénomènes nationaux et transnationaux, le monde artisanal colombien de la fin du XIXe et du début du XXe siècle a évolué entre différentes logiques. Une partie de lui a défendu ses formes de production dans les ateliers et une autre était ouverte aux nouvelles techniques et aux nouvelles méthodes de production. Ce mouvement, entre permanence et transformation, montre que ce secteur a été un élément clé dans la préparation du pays sur la voie de l’industrialisation, outre ses liens sociaux et ses formes de production moins faciles à dissoudre. / This dissertation studies artisans in Bogotá and Medellín between 1880 and 1930, and considers them crucial subjects in the ongoing dynamics of the period. Beyond describing the artisan’s world, this research concentrates on showing in what ways this sector reacted to national and trans-national phenomena. First, in Colombia, social links and forms of production long-formed by artisans were kept active and manifested themselves in several ways, including the Bogotá 1893 riot and periodical publications. Colombia’s late-nineteenth-century leading conservative hegemony set out to establish technical education, especially for artisans, hoping to replace what the guilds had done in the past and to prepare labor for industrial production purposes. Thus, basic and technical educational institutions proliferated, developing at the same time an important moral component. This work analyzes schools of arts and crafts, accounting for the artisans’ reactions to the professionalization of their crafts and the changes demanded by industrialization. Even though technical education itself sheds light on the characteristics of Colombian artisans during this period, they cannot be fully understood unless we take a broader view. Using a situated global history of connections as a methodological tool, this research allows us to understand, from a point of view seldom present in the historiography, how artisans’ experience in Colombia at the dawn of industrialization went beyond the national context. The artisans’ world was shot through with transnational phenomena such as incorporation in the markets, professionalization and specialization of crafts through technical education, and the circulation of knowledge and people. Thus, spaces for the internationalization of knowledge, such as technical education conferences and universal expositions, enabled the circulation of new techniques, artisanal knowledge, and the socialization of teaching methods. Those spaces equally promoted the mobility of people linked with these issues, including Colombian individuals, several artisans among them. Their trips to Europe allowed them to connect the artisans’ world with new developments, even if this was not the only way they enjoyed connections with European techniques. Religious congregations and lay associations also facilitated the circulation of artisanal knowledge in Colombia. Lasallians, Salesians, and the Sisters of the Presentation founded institutions to teach technical knowledge with a strong moral bent / La tesis de doctorado toma como objeto de estudio a los artesanos colombianos entre1880 y 1930 en las ciudades de Medellín y Bogotá, y los considera como sujetos fundamentalesen las dinámicas que se desarrollaron en este periodo. Más allá de describir el mundo artesanal,la investigación se interesa en mostrar cómo este sector se convirtió en un agente que reaccionóa fenómenos de escala nacional y transnacional. En Colombia, los vínculos sociales y las formasde producción que los artesanos habían gestado durante siglos se mantuvieron activos y semanifestaron de diferentes maneras, como lo fue el motín de Bogotá en 1893 y las publicacionesen periódicos de artesanos.La Hegemonía conservadora que lideró a Colombia a finales del siglo XIX tuvo comouno de sus objetivos la educación técnica, especialmente para artesanos, en vía de reemplazar lafunción que realizaron los gremios en épocas anteriores y de preparar una mano de obra para laindustria. En este contexto se dio la proliferación de instituciones educativas en conocimientosbásicos y técnicos con un importante componente moral. Esta investigación se interesa en analizarlas escuelas de artes y oficios y da cuenta de las reacciones del sector artesanal ante laprofesionalización de sus oficios y los cambios que les exigía la intención de implementar laindustrialización. Aunque por si mismo el fenómeno de la educación técnica ayuda a vislumbrarlas características del artesanado colombiano en la época estudiada, este no se puede entender sinobservarlo de una manera más amplia.Con base en la herramienta metodológica de la historia global situada de conexiones, lapresente investigación permite entender, desde un punto de vista poco explorado por lahistoriografía, cómo la experiencia de los artesanos en Colombia a las puertas de laindustrialización traspasó la realidad nacional. Fenómenos transnacionales como la inserción almercado, la profesionalización y especialización de los oficios por medio de la educación técnica,y la circulación de saberes y personas, hicieron parte de las dinámicas que atravesaron el mundoartesanal.En este contexto los espacios de internacionalización del conocimiento, como loscongresos de educación técnica y las Exposiciones universales, permitieron la circulación denuevas técnicas, de saberes artesanales y la socialización de métodos de enseñanza. Del mismomodo, incentivaron la movilidad de personas relacionadas con estos temas, como fue el caso depersonajes colombianos, entre ellos algunos artesanos. Los viajes a Europa permitieron conectarel mundo artesanal con los nuevos avances, sin embargo, no fueron el único medio por el cual losartesanos estuvieron conectados con técnicas europeas. Las congregaciones religiosas y lasasociaciones laicas fueron otro de los mecanismos que favoreció la circulación de saberesartesanales en Colombia. Los Lasallistas, Salesianos y las Hermanas de la Presentación fundaroninstituciones para formar en conocimientos técnicos con un fuerte componente moral.En suma, entre fenómenos nacionales y transnacionales, el mundo artesanal colombiano definales del siglo XIX y comienzos del siglo XX se movió entre lógicas diferentes. Una parte deél defendió sus formas de producción en los talleres y otra estuvo abierta a las nuevas técnicas ymaneras de producir. Este movimiento, entre permanencia y transformación, muestra que estesector fue una pieza clave en la preparación del país en el camino hacia la industrialización,además de que sus vínculos sociales y sus formas de producción no fueron tan fáciles de disolver
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCC085 |
Date | 21 September 2018 |
Creators | Alvarez Olivares, Juliana |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Universidad nacional de Colombia, González Bernaldo de Quirós, Pilar, Almario García, Oscar |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | Spanish |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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