Le déclin du jeu extérieur dans le contexte urbain se manifeste sous forme d’une épidémie de sédentarisation, d'obésité et de dépression chez les jeunes. Il s’inscrit dans un contexte où, depuis la deuxième moitié du 20e siècle, les efforts des villes pour créer des environnements destinés à l’usage des enfants s’orientent principalement vers la production d’espaces ségrégués et fortement régulés. Aujourd'hui, certaines municipalités adoptent des objectifs d’inclusion et manifestent un intérêt à repenser la place des enfants et de leurs activités sur leur territoire. Ainsi, une meilleure compréhension des pratiques de jeu non structuré et des environnements qui les rendent possibles devient nécessaire. Cette recherche a été réalisée dans une approche d’ethnographie critique, dans la perspective d’une facilitatrice de jeu durant l’été 2021, au sein d’un camp de jour promouvant le jeu non structuré et risqué. Elle prend appui sur l’outil TOPO de cartographie comportementale, ainsi que sur des observations participantes. Menée dans trois espaces publics de Montréal, elle porte un regard critique sur les différents facteurs spatiaux et sociaux influençant le jeu des enfants dans la perspective du concept d’affordance. Elle discute l’influence des caractéristiques physiques de l’espace sur le jeu des enfants, l’influence de la perception du risque chez les adultes supervisant le jeu, les conflits avec les autres usagers de l’espace et l’influence de la gestion et de l’entretien de ces espaces publics, menés dans un souci de régulation et d’aseptisation. Cette recherche tente d’offrir un regard holistique et critique sur les conditions favorables au jeu extérieur dans le contexte montréalais. Elle met en lumière l’importance de la plasticité des lieux, des conventions sociales d’utilisation de l’espace et des « capabilités », pour une meilleure compréhension et un meilleur aménagement d’environnements propices au jeu. / The benefits of play for children are innumerable; however, we are observing a decline in outdoor play in cities, tied to a sedentarization, obesity and depression epidemic in young children. This situation is attracting increasing interest in academic and municipal contexts. Until recently, North American cities’ efforts were limited to the provision of segregated children’s spaces. Now that some cities are ready to rethink the place of play in our cities at a larger scale, it becomes important to better understand urban outdoor play and the environments making it possible. This master’s thesis is based on a critical ethnography conducted as a playworker in a day camp promoting unstructured outdoor play in three green public spaces of Montreal, Canada during the summer of 2021. It explores a variety of physical and social factors influencing children’s outdoor play from a perspective of affordances. It discusses the influence of space characteristics on play, the importance of supervising adults’ perception of risk, the conflicts with other users and the influence of different approaches to management and maintenance of public spaces. This research attempts to offer a holistic and critical view on the adequacy of public spaces in terms of facilitating play, in the Montreal context. It highlights the transgressive nature of play and its confrontation with everlasting regulatory practices of public space management. In an attempt to provide a better understanding of planning spaces that can accommodate unstructured play, it discusses the importance of plasticity of spaces, the social conventions around the usage of spaces and capabilities.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/27395 |
Date | 07 1900 |
Creators | Epikmen, Ipek |
Contributors | Torres, Juan |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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