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Isidoro : récit d'un voyage

Mon récit, Isidoro : récit d'un voyage, est avant tout un parcours intérieur, un itinéraire vécu à travers la personne d'Isidore Ducasse, comte de Lautréamont. Il ne s'est jamais agi, pour moi, de lever le voile sur les mystères de sa vie qui ont fait, comme on sait, l'objet de tant de mythes: de ces zones d'ombre, j'ai plutôt souhaité faire surgir de multiples possibles. Ainsi, s'il est avéré, aujourd'hui, qu'Isidore Ducasse, à l'âge de vingt et un ans, a effectué une traversée en mer de soixante-douze jours pour regagner son continent natal, on ignore tout de ce voyage: je me suis donc employée à en recréer les conditions, à en inventer le récit. Et de Bordeaux à Buenos Ayres, c'est à tous les âges de la vie d'Isidore Ducasse que je me suis intéressée, de même qu'à ses songes, ses fantasmes, ses sensations, ses affects. Et c'est cela qu'il m'a fallu écrire -cela qui fait de mon récit ni tout à fait une biographie, ni tout à fait un récit de voyage.
Une telle démarche, située aux confins de l'histoire et de l'invention pure, de la biographie et du récit de voyage, appelait une réflexion dont la forme serait tout aussi composite. Ainsi, l'essai qui suit Isidoro : récit d'un voyage comporte trois parties distinctes -trois itinéraires de pensée, en quelque sorte. Dans la première, « La biographie ou l'expérience de l'autre », je me penche sur les enjeux inhérents à la création d'une biographie imaginaire: l'importance qu'un biographe doit accorder au rapport de la vie d'un écrivain à son oeuvre, la nécessité de l'invention dans le cadre de la biographie, l'élaboration de la figure biographique (corps, visage, voix). Dans la deuxième, « La forme d'une traversée », j'explique en quoi la traversée, comme forme, était indispensable à mon projet et en quoi elle a déterminé tout autant le rythme de mon écriture que la structure de mon récit. Enfin, dans la dernière partie de mon essai, « Quête d'une sensation vraie », j'aborde des questions d'ordre esthétique qui n'ont eu de cesse de me préoccuper: comment donner à percevoir la sensation vraie des choses au contact de la peau d'autrui? Et à défaut d'avoir le souffle qui m'aurait permis d'écrire à la façon d'Isidore Ducasse, c'est-à-dire au moyen d'une « esthétique de l'énergie », comme la nomme Bachelard, comment écrire à la lisière de l'animé et de l'inanimé, de l'organique et de l'inorganique? ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Biographie imaginaire, Création littéraire, Esthétique, Isidore Ducasse, Récit de voyage, Traversée.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2569
Date January 2009
CreatorsLemieux, Audrey
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/2569/

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