Le mouvement initié le 6 mars 1957 par l’indépendance du Ghana de la Grande-Bretagne balaya l’ensemble de l’Afrique australe jusqu’à culminer en 1960 – « année de l’Afrique ». La décolonisation et la résultante émergence d’une troisième voie dans le conflit idéologique entre les Etats-Unis et l’URSS provoqua l’irruption du continent africain sur l’échiquier politique international. Parallèlement, dans le Sud des Etats-Unis, les Noirs luttaient pour obtenir la reconnaissance de leurs droits civiques. Dès lors, les connections entre ce combat et la lutte internationale pour la décolonisation apparurent, échos modernes aux liens déjà tissés plus tôt entre les Afro-Américains et leur continent d’origine. Le changement dans les relations raciales s’accompagna par un regain de conservatisme aussi bien aux Etats-Unis qu’en Afrique subsaharienne. L’élection du républicain Nixon en 1968 faisait écho au maintien de régimes dirigés par la minorité blanche en Afrique du Sud, en Rhodésie et dans l’ensemble de l’Afrique lusophone. C’est dans ce contexte « globalisé », où politiques intérieure et internationale, race et nation commencèrent à fusionner que les relations raciales émergent sur la scène internationale comme enjeu politique. Les Etats-Unis durent faire face à la ségrégation et à la discrimination dans leur propre pays ainsi qu’à la décolonisation à l’étranger. L’émergence des relations raciales en tant qu’enjeu global se posait comme un obstacle aux tentatives américaines de construire une coalition internationale et multiraciale contre le communisme. L’émergence d’un corps politique noir américain à la fin des années 1960 dans ce contexte pose la question des Représentants afro-américains au Congrès et de la politique africaine des Etats-Unis. Se situant dans ce contexte, cette thèse examine le rôle que le Représentant Charles C. Diggs a joué dans les politiques de Washington vis-à-vis de l’Afrique subsaharienne de 1955 à 1980. Représentant démocrate du Michigan, « Mr. Africa » devint le premier Afro-Américain nommé à la Commission des Affaires étrangères de la Chambre basse en 1959. Il présida, sous l’Administration Nixon, la Sous-commission aux Affaires africaines, orchestra la fondation du lobby parlementaire noir, le Congressional Black Caucus, en 1971 et fut l’architecte de TransAfrica – un lobby non-institutionnel visant à sensibiliser les Américains à la situation raciale en Afrique – en 1977. De par sa carrière, ses engagements politiques et sa nature même de Représentant noir, Charles Diggs a incarné une vision transnationaliste des relations raciales. Notre propos vise à analyser le rôle de Diggs dans la reconnaissance nationale de problèmes raciaux globaux à travers sa définition de ces problèmes en des termes transgressant le simple intérêt racial. / The movement which began on 6th March 1957 with Ghanaian independence from Great Britain swept through the rest of southern Africa, culminating in 1960, hailed the ‘Year of Africa’. Decolonization and the resultant emergence of a third way in the ideological conflict between the United States and the USSR led to the sudden appearance of the African continent on the international political stage. At the same time, in the southern United States, blacks fought for recognition of their civil rights. From this point on, contemporary resonances of the links already woven by Afro-Americans with their continent of origin allowed the connections of their combat with the international struggle for decolonization to become apparent. Changes in race relations were accompanied by a rise in conservatism as much in the United States as in sub-Saharan Africa. The election of the Republican Nixon in 1968 was mirrored in the preservation of regimes of minority white rule in South Africa, Rhodesia and the whole of Portuguese speaking Africa.It is in this ‘globalised’ context, in which domestic and international politics, race and nation began to fuse that race relations emerged on the international scene as a political issue. The United States had to confront segregation and discrimination in their own country, as well as decolonization abroad. The emergence of race relations as a global issue acted as an obstacle to American efforts to construct a multiracial international coalition against communism. The emergence of a Black American political body at the end of the 1960s raises, within this context, the question of the status of Afro-American Representatives at Congress and the African politics of the United States as a whole. Rooted in such a context, this thesis examines the role that Representative Charles C. Diggs played in Washington politics in relation to sub-Saharan Africa from 1955 to 1980. Democrat Representative for Michigan, Diggs, later to be known as ‘Mr Africa’, became, in 1959, the first Afro-American appointed to the Committee of Foreign Affairs of the lower house. Under the Nixon administration, he presided over the Subcommittee on Africa, orchestrated the foundation of the black parliamentary lobby the Congressional Black Caucus in 1971, and was the architect in 1977 of TransAfrica, a non-institutional lobby aiming to raise American awareness of the racial situation in Africa. Through his career, his political engagements, and the very fact of being a black Representative, Charles Diggs incarnated a transnationalist vision of race relations. Our intention is to analyze Diggs’ role in the national recognition of global racial problems, through the terms he used to define them, terms which exceeded straightforward racial interest.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA030124 |
Date | 15 November 2013 |
Creators | Minck, Christopher |
Contributors | Paris 3, Le Dantec-Lowry, Hélène |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0249 seconds