L’institution scolaire est généralement étudiée au prisme de ses multiples défaillances : échec de sa mission d’alphabétisation, reproduction des inégalités, inadéquation aux exigences du développement, etc. Ces divers « manques » de l’école sont dénoncés de façon encore plus criante dans les pays pauvres. Par contre, on étudie rarement dans le détail la façon dont l’école, à travers ses activités les plus quotidiennes, impose des disciplines modernes et des ordres d’État qui transforment profondément les sociétés. C’est précisément cette étude que j’ai voulu entreprendre en réalisant, au fil de trois années de terrain, l’ethnographie d’une école primaire d’un douar de l’arrière-pays de Marrakech. Je suis parti de l’observation des écritures scolaires et plus précisément des dispositifs concrets qui les sous-tendent : les ardoises et tableaux, les manuels, les cahiers et bulletins, les dossiers d’inscription et les registres. J’ai cherché à montrer de quelles façons ces dispositifs scolaires fondamentaux, qui curieusement n’ont guère été étudiés, font émerger des champs de perceptions spécifiques à l’école, donnent forme au groupe-classe, distribuent les positions d’élève et de maître et imposent des rapports modernes au savoir. En fait, en portant mon attention sur les pratiques et les matérialités les plus évidentes et banales de l’école de Tachraft, j’ai voulu comprendre comment l’ordre scolaire et les ordres d’État se déploient « par le bas », in situ, entraînant en retour une transformation radicale de la société marocaine. Parallèlement, j’ai tâché de montrer que, conjointement à leur force ordonnatrice, les dispositifs sont tout à la fois l’objet et le moyen de contestations, de résistances et de ruses. À cet égard, j’ai accordé une attention particulière aux personnalités rencontrées sur mon terrain : les enfants, les maîtres et le directeur de Tachraft. Ces acteurs, tantôt s’inscrivent dans cet ordre scolaire, tantôt lui résistent. Enfin, ces descriptions ethnographiques ont amené quelques développements théoriques, voire philosophiques, à propos de l’écriture, des dispositifs et de la modernité. / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
| Identifer | oai:union.ndltd.org:ulb.ac.be/oai:dipot.ulb.ac.be:2013/285012 |
| Date | 11 March 2019 |
| Creators | De Meyer, Mathias |
| Contributors | Noret, Joël, Berns, Thomas, Petit, Pierre, Rhani, Zakaria, Herzfeld, Michael |
| Publisher | Universite Libre de Bruxelles, Université libre de Bruxelles, Faculté de Philosophie et Sciences sociales - Sciences politiques et sociales, Bruxelles |
| Source Sets | Université libre de Bruxelles |
| Language | French |
| Detected Language | French |
| Type | info:eu-repo/semantics/doctoralThesis, info:ulb-repo/semantics/doctoralThesis, info:ulb-repo/semantics/openurl/vlink-dissertation |
| Format | 3 full-text file(s): application/pdf | application/pdf | application/pdf |
| Rights | 3 full-text file(s): info:eu-repo/semantics/closedAccess | info:eu-repo/semantics/closedAccess | info:eu-repo/semantics/restrictedAccess |
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