Cette thèse se propose d’étudier les rapports science-industrie à partir de l’intégration d’un laboratoire de mécanique et technologie (le LMT-Cachan) dans les processus industriels, et notamment, dans l’industrie aéronautique. Les recherches menées au sein du LMT-Cachan partent de défis industriels pour introduirede nouvelles formes d’intégration science-industrie, rompant ainsi le modèle linéaire de « découverte scientifique-industrialisation ». Sur la base d’un travail ethnographique, nous avons conduit des entretiens avec les membres du laboratoire et leurs interlocuteurs industriels du secteur aéronautique. Nous avons aussi participéà des réunions de projets collaboratifs et nous avons notamment séjourné au laboratoire pendant un an. Notre travail commence avec la question de l’histoire du laboratoire au sein de l’ENS de Paris-Saclay (ENSPS). Depuis sa création, cette institution a été principalement une école de formation de professeurs des matièrestechniques. Ainsi, le développement de la recherche en mécanique sous l’impulsion de Jean Lemaître et de Pierre Ladevèze a marqué un nouveau tournant pour l’ENSPS. Ensuite nous abordons les coopérations entre les entreprises et le laboratoire pour rendre compte de dynamiques qui vont de l’exploration des nouveaux procédés et méthodes d’analyse des matériaux à leur exploitation industrielle. Le travail de recherche du LMT Cachan dans le contexte d’une industrie très régulée occupe une place centrale dans cette thèse. Nous nous interrogeons aussi sur le rôle du laboratoire dans le processus de certification des structures aéronautiques fabriquées à partir d’un matériau appelé composite. Il s’agit d’un type de matériau très important pour l’industrie (à cause des avantages qu’il présente par rapport à d’autres matériaux notamment les métaux) et pour le laboratoire. Le concours d’intérêts industriels et de recherche permettent d’avancer vers la création d’une zone de coopération entre les deux mondes. Finalement, nous avons observé que le développement de l’informatique a permis de « déchiffrer » ces matériaux, mais a aussi transformé la mécanique en tant que discipline. La maitrise des méthodes de la mécanique numérique a donné lieu à la constitution d’une sorte de culture, avec son langage, ses méthodes et ses objets. Cette culture de la mécanique numérique se distingue aussi par l’émergence d’un nouveau type de mécanicien, le metteur-en-code. / Based on the integration of a Laboratory of Mechanics and Technology (LMT-Cachan) in the industrial process, this thesis studies the science-industry relations on the field of computational mechanics oriented to the aeronautical applications. LMT-Cachan research projects find their roots in industrial challenges. Such projects introduce new forms of science-industry integration, breaking the linear model of "scientific discovery-industrialization". Through an ethnographical approach, we conducted semi-structured interviews with the members of the laboratory and their industrial partners in the aeronautical sector. We also observed collaborative project meetings and stayed in the laboratory for an entirely academic year. Our work begins with the question about the history of the laboratory within the ENS de Cachan. Since its foundation, the ENS of Cachan has mainly been a training school for teachers of technical subjects. Thus, the introduction of research in engineering sciences by Jean Lemaître and Pierre Ladevèze marked a new direction for this institution. Then we study the cooperation between companies and the laboratory to better understand the dynamics of the exploration of new engineering methods and their industrial exploitation. Scientific work in the context of a highlyregulated industry is a central aspect of this Thesis. We also wonder about the impact of the laboratory in the certification process of aeronautical structures made of a material called composite. It is a very important material for the industry (because of its mechanical proprieties compared with other materials, especially metals) and for the laboratory. The concurrence of industrial and research interests enable the creation of a zone of cooperation between the two worlds. Finally, we have observed that the development of computer science hasfacilitated the knowledge production about these materials but has also transformed mechanics as a discipline. The mastery of computational mechanics gave rise to a sort of culture, with its own language and objects. This culture of computational mechanics is also characterized by the emergence of a new type of agent, thecode-maker. This social actor presents the particularity of master both informatics and engineering sciences.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018SACLN050 |
Date | 10 December 2018 |
Creators | Bietti, Federico U. |
Contributors | Université Paris-Saclay (ComUE), Didry, Claude |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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