Le Commentaire sur l’Ecclésiaste de saint Bonaventure se révèle être une œuvre importante dans la compréhension de la réflexion qui porte au XIII° siècle sur l’articulation entre philosophie et théologie. En effet, alors que le Commentaire reçoit une forme, la lectio, et s’apparente par sa méthode à la disputatio et à la praedicatio – toutes caractéristiques de la période scolastique –, il met en évidence l’apport de la philosophie à l’exégèse d’une part : l’importance du nombre des 89 questions au sein du Commentaire et le recours à la philosophie aristotélicienne et à la philosophie platonicienne permettent à saint Bonaventure en premier lieu de décrire et comprendre le monde, et en particulier sa mutabilité. Mais c’est aussi de la mutabilité des choses dans l’esprit de l’être humain qu’il s’agit. Quant à l’éthique, la philosophie donne des outils pour étudier la vertu. Enfin, la philosophie platonicienne fonde la distinction entre monde sensible et monde intelligible. Il met en évidence l’apport de l’exégèse à la philosophie d’autre part. Dans l’histoire de la curiosité comme concupiscence des yeux qui fait intervenir les notions centrales uti et frui. Dans l’histoire de l’anthropologie, en donnant une place très particulière à l’homme, comme union d’un corps mortel et d’une âme immortelle. Dans l’histoire de la notion d’ordre, que ce soit l’ordre de la sagesse régi par le nombre ou l’ordre de la bonté régi par le poids. Dans l’histoire de la connaissance de soi, quand l’âme se connaît comme miroir du monde et de Dieu. Toutes ces caractéristiques comptent parmi celles qui ont consacré comme un chef-d’œuvre le Commentaire de saint Bonaventure. / Saint Bonaventure’s Commentary on Ecclesiastes reveals itself as an important work to understand the reflection in the thirteenth century about the connection between philosophy and theology. Indeed, when the Commentary receives a form, the lectio, and is related by its method to the disputatio and to the praedicatio – all features of the scolastic period –, it makes obvious the contribution of philosophy to exegesis on the one hand. The importance of the number of the 89 questions within the Commentary, and the recourse to the aristotelician philosophy and to the platonician philosophy allow saint Bonaventure in the first place to describe and to understand the world, and particularly its mutability. But it is about mutability of things in the mind of human being too. As for ethic, philosophy gives tools to study virtue. At last, platonician philosophy founds the distinction between sensible world and intelligible world. It makes obvious the contribution of exegesis to philosophy on the other hand. In the history of curiosity as concupiscence of the eyes, which makes intervene the essential notions of uti and frui. In the history of anthropology, which gives a very special place to man, as union of a mortal body to an immortal soul. In the history of the notion of order, whether the order of wisdom, governed by number, or the order of goodness, governed by weight. In the history of knowledge of oneself, when the soul knows itself as mirror of the world and of God. All these characteristics are among those which have sanctioned as a masterpiece the Commentary of saint Bonaventure.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019SORUL009 |
Date | 08 February 2019 |
Creators | Bossennec-Meaudre, Anne-Clotilde |
Contributors | Sorbonne université, Imbach, Ruedi |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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