Cette thèse contient un commentaire et une traduction complète d’un ouvrage polémique peu connu intitulé "La Quintessence des intellects en vue de réfuter les philosophes en matière de science des fondements (Lubāb al-‘uqūl fī al-radd ‘alā al-falāsifa fī ‘ilm al-uṣūl)". L’auteur, Abū al-Ḥaǧǧāǧ al-Miklātī, est un théologien aš‘arite de la deuxième moitié du XIIème siècle et du premier tiers du XIIIème, qui évolue entre le Maroc actuel et l’Andalousie musulmane. Il se situe à un moment clé de l’histoire de la pensée andalouse : celui de la condamnation de la philosophie en général et de celle d’Averroès en particulier. Par les usages variés qu’il fait de l’oeuvre rušdienne, al-Miklātī est un témoin rare à la fois de la réception d’Averroès par ses coreligionnaires et de ce que pouvait être l’opposition théologique que combattait Ibn Rušd. La cible principale de sa réfutation n’est toutefois pas le Cordouan mais bien Avicenne, incarnation à cette période de la falsafa. Al-Miklātī est par là pleinement l’héritier de l’aš‘arisme post-avicennien et l’influence d’al-Ğuwaynī, d’al-Ġazālī et d’al-Šahrastānī est manifeste. Pour mener à bien sa réfutation, al-Miklātī n’hésite pas à se servir d’Averroès, autre grand critique – bien que pour des raisons opposées – du philosophe persan. C’est ainsi que l’auteur de la Quintessence des Intellects reprend la présentation du système avicennien qu’il trouve dans le traité d’Averroès Sur le Premier Moteur, perdu aujourd’hui, nous offrant par là deux passages cruciaux pour la compréhension de la controverse qui opposa ce dernier à Avicenne concernant la preuve de l’existence de Dieu. / This PhD thesis is composed of a commentary and a full translation of a polemic work entitled The Quintessence of the intellects in response to philosophers on the science of principles (Lubāb al-‘uqūl fī al-radd ‘alā al-falāsifa fī ‘ilm al-uṣūl). The author, Abū al-Ḥaǧǧāǧ al-Miklātī, is an Aš‘arite theologian of the second half of the XIIth century, first third of the XIIIth, who evolved between present-day Morocco and Muslim Andalusia. He lives at a key point in the history of the Andalusian thought: that of the condemnation of philosophy in general and Averroes’ philosophy in particular. Through the various uses he makes of Averroes’ works, al-Miklātī is a rare witness of both the reception of the former by his own co-religionists and of the kind of theologians whom he must have been confronting. However, the main target of al-Miklātī’s refutation is not Averroes but Avicenna, who is at the time the incarnation of falsafa. In this sense, al-Miklātī is a true heir of post-Avicennian Aš‘arism and the influence of al-Ğuwaynī, al-Ġazālī and al-Šahrastānī is undeniable. To accomplish his refutation, he does not hesitate to use Averroes, another great critique – though for opposite reasons – of the Persian philosopher. He quotes the presentation of the Avicennian system he finds in Averroes’ treatise On the First Mover, which is lost today, thus offering us two crucial passages for the understanding of the controversy that opposed Averroes to Avicenna on the proof of God’s existence.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015ENSU0048 |
Date | 12 December 2015 |
Creators | Adouhane, Yamina |
Contributors | Paris, Ecole normale supérieure, Rashed, Marwan |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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