Conjointement à une carrière de poète puis de romancier, l'écrivain-paysan bourbonnais Émile Guillaumin commence dès 1898 une carrière de journaliste qui prendra de plus en plus d'importance dès 1908 et surtout après la première guerre mondiale lorsqu'il abandonne le genre romanesque. Il cherche alors à informer et « élever », selon ses propres mots, la classe paysanne. Cette élévation prend une forme originale : il s'agit d'initier au « vrai par le bien ». La formation morale est en effet selon lui indispensable pour hisser la classe paysanne au niveau de la nouvelle classe moyenne urbaine (fonctionnaires, artisans). C'est que les paysans sont les grands oubliés de l'idéal républicain d'égalité, à l'écart des lois sociales, dans leurs campagnes reculées, loin du progrès, du confort apportés par les grandes découvertes du début du siècle ; Guillaumin cherche donc à éveiller grâce à ses articles de presse une conscience paysanne afin d'affirmer la nécessité d'améliorer les conditions de vie à la campagne. L’échec amer de l'action syndicale, l'exode rural, compris à l'inverse des politiques et des divers observateurs, le maintien de l'illettrisme dans les campagnes, les conséquences douloureuses de la première guerre mondiale qui provoquent une défiance massive vis-à-vis des cultivateurs, vont tenir Guillaumin dans l'idée qu'il faut poursuivre l'éveil des consciences rurales. Pour vaincre les préjugés selon lesquels les paysans sont ignares, rustres et inférieurs, il faut leur imposer de se former personnellement, de se « redresser » ; il faut également dénoncer et retourner les préjugés courants dont sont victimes les travailleurs de la terre. / While having a carrier in poetry and novels, the bourbonnais countryman-writer Émile Guillaumin begins in 1898 a journalist carrier which will be more and more important from 1908 and above all after the First World war and his giving-up novels. He then wants to inform people and “elevate”, as he says, the countrymen class. This elevation has a peculiar concept: introduce people to « the true from the good ». A moral education is indeed according to him essential in order to make the countrymen class stand with the new urban middleclass (civil servants, artisans). Indeed, countrymen have been outcast from the republican ideal of equality, far from the social laws, in their isolated countryside, far from the progress, the comfort brought by the industrial improvements made at the begining of the century; that’s why Guillaumin aims at awaking thanks of his press articles, a rural consciousness in order to affirm the need of improving the life standards in the countryside. The bitter failure of union action, the rural flight, understood unlike the politicians and the different experts, the illiteracy keeping on in the countryside, the painful consequences of the First World war provoking a massive mistrust against farmers, will lead Guillaumin to the idea of a need to keep on awaking the rural consciousness. In order to overcome the prejudice of ignorant, rude and inferior farmers, they have to be educated themselves, to “stand up”; it is also necessary to show up and turn off the common against the countrymen.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014LYO20007 |
Date | 01 February 2014 |
Creators | Decorps, Antoine |
Contributors | Lyon 2, Schmitt, Michel P. |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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