Depuis l’adoption d’une nouvelle politique de tarification des prestations de services de santé et des médicaments proposée aux pays en développement lors de la conférence de Bamako en 1987, le recouvrement des coûts a rendu très difficile l’utilisation des services de santé par les ménages démunis. Cette situation se rencontre en Afrique en général, et dans les pays au sud du Sahara en particulier. En dépit de cette contrainte financière imposée, nous constatons que certains ménages indigents arrivent parfois à utiliser les services de santé publics. C’est le cas notamment en milieu rural au Cameroun où nous avons travaillé comme infirmier. Le but de notre recherche était donc de comprendre les ressources qui conduisaient à l’utilisation des services de santé publics par les ménages indigents dans ce contexte. Il s’agit d’une étude exploratoire de terrain, d’approche qualitative. Des itinéraires de recours aux soins ont été reconstitués et suivis à l’aide d’entretiens, d’observations et d’analyses documentaires. Neuf ménages indigents ont été ainsi enquêtés, soit 8 dans un volet rétrospectif et 1 dans un volet transversal. Cinq membres du personnel de santé et 3 leaders communautaires ont également été enquêtés. Au terme de cette démarche, nous avons identifié que les ménages indigents enquêtés disposaient chacun d’une certaine quantité de ressources matérielles et immatérielles, et qu’ils étaient pris dans des démarches variées qui leur permettaient d’accéder à des ressources monétaires quand ils rencontraient des problèmes de santé. Une double contribution financière de ces ménages indigents soutenue par une politique locale et non officielle d’offre de services de santé, mise en place par le personnel de santé du centre de santé intégré de Ntouessong (CSI de NTG), permettait aux ménages indigents enquêtés de bénéficier des soins de santé, même en absence initiale de moyens financiers. Ainsi, d’après nos résultats de recherche, l’amélioration de l’utilisation des services de santé par les indigents dans notre zone d’étude pourrait aussi passer par l’augmentation de la quantité de leurs ressources et par un appui à leur mobilisation à travers certaines initiatives (communautaires et municipales). Aussi, ces résultats nous invitent à revoir les aprioris véhiculés en regard de la population indigente, et de revoir la manière de se représenter l’indigent quand on aborde sa possible ou impossible utilisation des services de santé publics. / Since the adoption of the new pricing policy on the provision of health care services and medication proposed to developing countries during the Bamako Conference in 1987, cost recovery, a condition for healthcare access, has made the overall access to health services difficult for impoverished African households, especially in Sub-saharan countries. It has been noticed that some poverty-stricken households in rural Cameroon still manage to make use of public health services. This is particularly the case in rural Cameroon where we worked as a nurse. The purpose of this study was to examine the resources at the disposal of these poverty-stricken households which allow them to make use of the public health services under cost recovery circumstances. The exploratory field research described in this document used a qualitative approach. Interviews, observations and documentary analyses were used to piece together and trace the stories about the access to care. Nine households were surveyed, eight of which figured in the retrospective section, and one in the transversal section. Five members of health workers and three community leaders were surveyed. At the end of this process, we found that poverty-stricken households surveyed have a certain amount of tangible and intangible resources at their disposal and that they were involved in various approaches that allowed them to access monetary resources when they met health issues. The dual financial contribution (direct and indirect) made by these poverty-stricken households and supported by an unofficial local policy on the provision of health services implemented by the staff of the Integrated Health Centre of NTG, allowed poor households to benefit from health care even in the absence of initial financial resources. Thus, according to the results of our studies, the improved use of public health services by poor in our area of study could also involve through an increase of their resources and through the support in the mobilization of these ressources by certain initiatives (community and municipal). Also, these results invite us to review the common misconception conveyed in relation to the indigent population and to reconsider the way of representing the indigent when talking about its possible or impossible use of public health services.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/27780 |
Date | 24 April 2018 |
Creators | Emgba-Bitha, Henri-Didié |
Contributors | Vonarx, Nicolas |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xiii, 323 pages), application/pdf |
Coverage | Cameroun |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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