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Disqualification de l'homme et (en)jeux symboliques dans l'œuvre romanesque de Calixthe Beyala

Se fondant sur un corpus de huit romans de Calixthe Beyala (C'est le soleil qui m'a brûlée, Le petit prince de Belleville, Maman a un amant, Les honneurs perdus, La petite fille du réverbère, Comment cuisiner son mari à l'africaine, L'homme qui m'offrait le ciel et Le roman de Pauline) publiés entre 1987 et 2009, notre recherche a voulu interroger la disqualification de l'homme au-delà des clichés et des stéréotypes de lecture, en relation avec les enjeux symboliques de l'institution. Écrivaine polymorphe, Beyala, à travers ruses, dénégations, marque son entrée fracassante dans le champ par le meurtre de l'homme. Et, d'un roman à l'autre, la romancière accentue sa singularité par le rabaissement de l'homme. Celui-ci déserte généralement le couple conjugal, abandonne les enfants, ou alors il est pris en charge par la femme qui le soumet. La femme, quant à elle, est pleine de belles initiatives, mène une vie enviable et c'est elle qui pourvoit aux besoins des enfants. Mais ces thématiques sociales permettent à Beyala d'observer de préférence les petites circonscriptions de la vie quotidienne et à les traiter en données immédiates de la conscience sociale au niveau des rapports, à s'attacher à peindre la condition des gens de peu (les minorités, les démunis, les banlieues, l'Afrique) et celle des marginaux ou de ceux qu'on peut prendre pour tels, comme les relations mixtes sur le plan social, la polygamie, les enfants issus de ces relations. Ces sociologies qu'on appellerait de terrain sont, pour Beyala, fort instructives, pour autant qu'on veuille bien en dépasser le particularisme. En effet, la romancière ne saurait penser la réalité globale que construite, en dépit des contingences et incongruités dont elle fait son miel à l'ordinaire, et qui lui a valu une farouche levée de boucliers. Ainsi elle verra dans des formes très excentriques de positionnement de soi des occurrences très banales des stratégies distinctives inhérentes à tout groupement humain. Mais ces formes ne la retiennent que si elle peut s'élever à une conception plus générale des rapports sociaux entre dominants et dominés.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/23757
Date19 April 2018
CreatorsNgolwa, Moïse
ContributorsBisanswa, Justin Kalulu
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format330 p., application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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